Mary Sibande

Mary Sibande, née en 1982, vit et travaille à Johannesburg. Elle a obtenu un diplôme en beaux-arts au Witwatersrand Technikon en 2004 et un diplôme B-Tech de l'Université de Johannesburg en 2007. Sibande a participé à de nombreuses expositions collectives et ateliers. Dans la pratique de Sibande en tant qu'artiste, elle utilise la forme humaine comme véhicule à travers la peinture et la sculpture, pour explorer la construction de l'identité dans un contexte postcolonial sud-africain, mais aussi pour tenter de critiquer les représentations stéréotypées des femmes, en particulier des femmes noires dans notre société. Le corps, pour Sibande, et en particulier la peau, et les vêtements sont le lieu où l'histoire se dispute et où se jouent les fantasmes. Au centre, elle s'intéresse à l'impuissance générationnelle de la femme noire et, en ce sens, son travail s'inspire de la théorie postcoloniale. Dans son travail, le cadre domestique agit comme une scène où se jouent des psychodrames historiques. Le travail de Sibande met également en évidence à quel point les idéaux privilégiés de beauté et de féminité aspirés par la femme noire disciplinent leur corps à travers des rituels d'imitation et de reproduction. Elle inverse le pouvoir social indexé par les costumes victoriens en le reconfigurant comme un «uniforme» de travailleuse domestique complexifiant la relation coloniale entre «esclave» et «maître» dans un contexte post-apartheid. Le tissu utilisé pour produire des uniformes pour les travailleurs domestiques est un spectacle immédiatement reconnaissable dans les espaces domestiques en Afrique du Sud et en l'appliquant à la robe victorienne, elle tente de faire un commentaire sur l'histoire de la servitude en ce qui concerne le présent en termes de relations domestiques.