Emile Youmbi

Emile Youmbi fut formé à l’atelier Kenfack, il a étudié les mathématiques à l’Université de Yaoundé avant de se consacrer entièrement à l’art en 1993. Il fonde à cette époque le collectif Prim'art avec un groupe d’amis. Il a été également professeur de dessin. Il est l’un des rares artistes camerounais qui dispose d’un véritable atelier de travail.

Son travail explore la mémoire à travers la peinture, la sculpture et l'installation. Il a particulièrement été frappé par la rupture de cette fin de siècle sur laquelle il nous invite à méditer : le Blues du Millénium. Chaque artiste dont Emile Youmbi, Félix Gonzales Torres devait choisir un jour parmi les 100 derniers jours de l'année entre le 23 septembre et le 31 décembre 2000. Rassembler les informations sur l'actualité de cette journée et les traduire plastiquement par une création. Les travaux furent présentés à l'espace Doual'art les 8, 9 et 10 janvier 2001 puis dans le réseau des Alliances Franco-camerounaises d’avril à juin.

Dans “Reflets”, exposition au CCF de Yaoundé il offre des peintures présentant une nouvelle lecture de l'album de photos, lieu de mémoire familiale par excellence. C'est la substance de l'être dans l'espace et le temps. Tout commence par des ombres, reflets de l'homme dans sa société aussi bien traditionnelle que moderne, ombres pour rappeler et se rappeler des choses afin de mieux se rapprocher de l'ombre évolutive qu'est l'ancêtre.

En parallèle, il parcourt la capitale économique en compagnie de ses assistants pour récupérer les carcasses d’auto afin de leur donner une nouvelle vie. Ce travail, il le faisait convaincu que "chaque période a son expression, je le crois d’autant plus que dans la foulée, je me suis mis à incorporer des sculptures à mes tableaux parce que je voulais donner un autre regard sur les volumes".

Émile Youmbi a animé l'atelier de peinture "Anybody" à Pointe Noire au Congo où il a invité 10 artistes peintres congolais à s'interroger avec lui sur la fusion et l'influence identitaire.