Lucas Rollin

Dans l'un de ses récits, après une minutieuse description des paysages nordiques évoquant la clarté des ciels, le vert des forêts et des volcans, et l'immensité de l'océan, le célèbre auteur islandais Þórbergur Þórðarson, s'est accroupi et a coulé un bronze. Dans sa peinture, Lucas Rollin suit une démarche similaire, en composant avec l'idée que l'homme et son histoire font partie intégrante de la nature.

De tous ces paysages de montagnes, de forêts de sapin baignés dans une lumière hypnotique émane une sorte d'inquiétude. En répétant signes et symboles, Lucas Rollin crée une mythologie personnelle que l'on n'appréhende pas directement mais qui constitue une forme de mysticisme dans lequel le spectateur introduit son propre sens.

Dans son travail pictural comme dans ses sculptures, l'accent est mis sur l'abstraction des objets du quotidien, des maisons, des troncs, des morceaux de bois dont la banalité vibrante prend une dimension paradoxalement ludique et ironique. Dans un tel contexte, le silence devient palpable. Lucas Rollin exprime cet état de grâce. Il invite le spectateur à entrer dans une mélancolie suprême.