Ren Hang

Aujourd'hui considéré comme le Ryan McGinley chinois, le photographe et poète Ren Hang a exposé partout avant sa mort prématurée en 2017. Que ce soit dans des galeries parisiennes, à Amsterdam ou bien encore aux États-Unis, ses portraits ne laissent pas le monde de l'art indifférent.

Né le 30 mars 1987 à Changchun dans le Nord-Est de la Chine, après le lycée, il entame des études de marketing à l'université mais se trouve très vite rattrapé par la photographie. À l'origine il s'inspire de son quotidien, mettant en scène ses amis de dortoir les plus proches. De cette période, il conservera de nombreux réflexes : l'instantanéité, la luminosité naturelle, un petit appareil argentique Minolta…

Au fur et à mesure, il recrute ses modèles sur internet, via son site internet. Ils leur demande alors une confiance absolue, sans quoi il refuse le shooting.

Malgré son jeune âge, Ren Hang parvient rapidement à s'imposer dans le monde de l'art grâce à son univers et sa sensibilité unique. Il utilise beaucoup l'image du corps humain et la nudité dans des composition gracieuses et pleines de poésie. Entre érotisme et mélancolie, les clichés de l'artiste font le tour de la planète. Cependant, s'ils fascinent l'Occident d'un côté, de l'autre, ils irritent particulièrement les autorités chinoises qui les jugent pornographiques.

Les arrestations pour « suspicions de sexe » deviennent alors monnaie courante dans son pays natal alors que Hang refuse catégoriquement de se définir comme un opposant du régime. Il explique d'ailleurs se désintéresser de la politique chinoise et avoir des ambitions d'un tout autre niveau.

Bien qu'il évite soigneusement de théoriser son processus de création, Ren Hang a participé au renouvellement du genre millénaire que constitue le nu. Il immortalise des parties du corps féminin et masculin dans des constructions complexes auxquelles il ajoute parfois des éléments naturels (plantes, animaux, plumes d'oiseaux…).

Parallèlement à la photographie, ce jeune prodige écrit et publie des recueils de poèmes très profonds nourris par ses tourments internes.