Bruce Nauman

Né en 1941, Bruce Nauman est un peintre, sculpteur et vidéaste américain. Il suit des études de mathématiques et d'art à l'Université du Wisconsin puis continue d'étudier l'art en Californie. Il se tourne vers la peinture abstraite, influencé par le mouvement Dada. Néanmoins, il arrête définitivement la peinture dans les années 60 pour se tourner vers d'autres médiums. 

Son travail est un questionnement constant autour du corps et du mouvement, il est en décalage avec les artistes de son temps. Il ne se limite pas dans les médiums et utilise une variété de supports pour réaliser ses créations, aussi bien des performances que des sculptures, de la peinture, des vidéos, des installations… L'artiste ne se revendique d'aucun mouvement mais est proche de l'art minimal, conceptuel ou encore du funk art. Il cherche à interpeller, à marquer les esprit comme l'illustre ses dires : « Je veux qu'il (mon art) soit véhément et agressif, parce que cela oblige les gens à y prêter attention ».

L'artiste attache une importance particulière aux procédés utilisés pour ses oeuvres, autant qu'aux messages qu'il transmet. L'esthétisme est placé au second plan, l'objet ne doit pas être vu comme une finalité mais comme l'aboutissement d'un processus créatif pensé et réfléchi. Ses réflexions sur le corps l'amènent à mouler des parties de son corps, qu'il présente généralement de manière disloquée. Il réalise aussi des performances vidéos qui livrent au spectateur un questionnement autour du mouvement, du corps. “Walking in an Exaggerated Manner Around the Perimeter" est une série de vidéos où l'artiste joue sur les mouvements, en les accentuant, il les décompose.

En étudiant le corps humain, il se penche sur des sujets tels que le langage, ou la condition humaine . « Fondamentalement, mon œuvre est issue de la colère que provoque en moi la condition humaine. Ce qui me met en fureur, c'est notre capacité de cruauté, la faculté qu'ont les gens d'ignorer les situations qui leur déplaisent. Ce qui me fascine aussi, c'est de voir comment la colère ordinaire, et même la haine que l'on peut ressentir pour quelqu'un, se transforme en haine culturelle. » explique l'artiste. 

Il est exposé dans de nombreuses institutions comme le Musée d'Art contemporain de Lyon, de Montréal, au MoMa à New York mais aussi à Philadelphie ou encore en Suisse.