James Turrell

Né en 1943 à Los Angeles, James Turrell est un artiste américain installé à Flagstaff en Arizona. Il travaille à son domicile mais aussi en Irlande. Il a suivi des études de psychologie au Ponoma College et est diplômé de l'Université de Californie en 1966 où il a étudié l'art puis de l'Université de Claremont en 1973. Ses œuvres reposent sur les médias que sont la lumière et l'espace et sur une forme de dualité entre outils techniques et scientifiques ainsi que culture atlantique et pacifique.

C'est un architecte de la lumière qui utilise l'espace pour étudier l'impact du vide. Il mêle art et technologie pour réaliser, grâce à l'informatique et aux derniers systèmes LED, ce qui paraissait inconcevable il y a encore quelques années. Influencé par les cultures indienne, japonaise, tibétaine et des Indiens Hopi, il cherche à immerger le spectateur dans un espace où il peut « se voir en train de voir » selon les termes de l'artiste lui-même et éprouver des sensations nouvelles. Ainsi, il joue sur la perception humaine de l'espace pour en explorer ses limites. Pilote invétéré, il considère le ciel comme un atelier, comme une nouvelle forme de toile. Calvin Tompkins, critique new-yorkais, décrit son travail comme «la lumière - la présence physique de lumière rendue manifeste sous forme sensorielle. ".

En résonance avec sa formation en psychologie de la perception et de sa fascination pour la lumière, l'artiste a commencé à utiliser la lumière comme médium à partir des années 60. Il utilise la métaphore de la caverne de Platon pour montrer que nous vivons dans une réalité construite sur notre perception dont les limites sont sensorielles et normées par nos cultures et contextuelles. On retrouve cette affirmation dans son travail de Skyspaces : chambres à ciel ouvert au plafond perforé. Ces dernières témoignent de la manière dont nous créons et percevons les couleurs en fonction de notre réalité.

Son oeuvre est artistique mais relève aussi de l'astronomie. Sa création la plus emblématique est celle de l'aménagement de son Roden Crater dans le désert de l'Arizona. En 1974, il y découvre un cratère de volcan éteint en survolant la région et y ouvre un observatoire d'où il observe les phénomènes célestes. Turrell y sculpte les dimensions de la cuvette du cratère et découpe une série de chambres, tunnels et ouvertures dans le volcan cherchant à nous offrir un moyen d'améliorer notre perception du ciel et de la terre. Encore une fois, ce travail s'inscrit dans l'étude de la lumière et dans la fascination de l'artiste pour l'espace. Bien que son oeuvre ne soit pas encore ouverte au public car en cours de construction, nombre de ses travaux sont aujourd'hui accessible aux spectateurs. Agua de Luz, une série de skyspaces et de piscines construites dans une pyramide du Yucutan peut être visitée sur rendez-vous, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Sa technique repose sur l'outil qu'est la lumière : «Mon travail n'a pas d'objet, pas d'image et pas de focus. Sans objet, sans image et sans mise au point, que regardez-vous? Vous vous regardez regarder. Ce qui est important pour moi, c'est de créer une expérience de pensée sans mots. "

Il est exposé aux quatre coins du monde dans des institutions publiques de manière permanente, des expositions temporaires lui sont aussi consacrées.

En 2009, il ouvre son musée en Argentine dans la région de Salta à la bodega Colomé. L'artiste est aussi présent dans les collections du Tate Modern à Londres, la Mattress Factory de Pittsburgh, le musée d'art du comté de Los Angeles, le musée Solomon R. Guggenheim de New York, la Henry Art Gallery de Seattle, le Walker Art Center de Minneapolis, le musée De Young de San Francisco, le musée d'Israël de Jérusalem, le musée d'art contemporain du XXIème siècle à Kanazawa au Japon....