Sylvie Escaravage

Née en 1962 d’un père militaire et d’une mère artiste, c’est très jeune qu’elle acquiert un regard particulier sur ce qui l’entoure. De son enfance en Guyane elle en a gardé des couleurs vives et odorantes : le vert de l’Amazone et le rouge de la latérite.

Des études de commerce international et plus tard de chinois vont la conduire vers un pays magique : la Chine, une autre passion qu’elle va retranscrire sur toiles. En 2006, l’artiste Brigitte Dornier lui demande d’exposer avec elle ses peintures « chinoises ». S’ensuit des années charnières riches de rencontres d’artistes et d’ateliers. Les Beaux-Arts d’Avignon, l’Académie des Arts... C’est à cette époque qu’elle apprend, expérimente, mais reste essentiellement figurative. La rencontre avec les Pastellistes de France lui fera vivre sa nouvelle passion pour le pastel avec le portrait et la peinture animalière. En 2010, Marianne Bozom-Cholet, peintre abstrait, aujourd’hui disparue, lui demande de participer à une exposition avec son association « Femmes abstraites ». Découverte totale et transition difficile entre l’envie d’un académisme enseigné et une nouvelle approche artistique plus gestuelle et plus libre.

Mot de l’artiste :
« Avec l’acrylique j’ai découvert un autre monde. Mon travail généralement très en matière m’emmène vers des horizons que je ne soupçonne pas. Je voyage au cœur de mon inconscient et de mon imaginaire. Creux, bosses, tâches, évocatrices de mes états d’âme, je me laisse surprendre. Ce monde imaginaire que j’ai en moi ne cesse de m’étonner. La toile blanche immaculée est la voie royale à… je ne sais jamais d’avance… j’attends de voir… et petit à petit se dessinent les formes, les couleurs… expressions de mes ressentis du moment. J’utilise toutes sortes de matériaux, javel, café, sable, peinture de ferronnerie, peigne, doigts, peu importe seule l’expression compte. Tous les voyages que j’ai faits m’ont imprégnée de leurs senteurs. Il y a toujours de mon âme dans mes toiles. Je recherche l’émotion et si je peux être dans le partage alors je me sens heureuse. Mes goûts en peinture sont pour le moins éclectiques mais mes premiers amours artistiques sont sans conteste Franz Marc et ses Blue Horses, Gauguin et sa magie colorée. Plus proches de nous j’ajouterais Ken Paine pour ses portraits magistraux aux pastels, Alex Powers et son aquarelle contemporaine, les nus de Bill Buchman. Je rajouterais à cette liste non exhaustive Adrew Wyeth qui m’a fait porter un autre regard sur cette Amérique que j’aime tant. Ses aquarelles « terreuses » sur ce qu’il nomme les « Crop People » et leurs douleurs cachées ont vraiment été inspirantes même si cela ne se voit pas dans mon travail. L’acrylique est mon médium de prédilection bien que je sois aussi à l’aise à l’huile ou aux pastels. Même si les voyages sont une source intarissable d’inspiration, l’expression de mon monde intérieur est primordial. Je n’ai d’ailleurs aucune idée du temps de réalisation d’un tableau, cela peut prendre des mois ou un simple après-midi… ».

Peintre de l’émotion, c’est à travers le chemin de l’inconscient que cette artiste nous invite à la découvrir.