Juliette De Ferluc

Ferluc est une artiste française. Son travail sur le cuivre se concentre sur l'observation du vivant dans le minéral. Une étude expérimentale à travers des processus chimiques vise à un retour du métal dans son état naturel. L'oxydation du cuivre lui permet d'explorer la matière en expansion. Des paysages abstraits naissent de cette conversation alchimique depuis sa première rencontre avec le minerai dans les mines de cuivre au Chili en 2015.
 

Mon travail sur le cuivre a d'abord été traduit en Design avec la création d'une installation de mobilier, Comete 0.1 en 2013, qui m'a donné envie d'aller plus loin pour la première fois.
 

Ce voyage au Chili pour découvrir les mines a été une vraie surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à rencontrer la couleur de cette manière. Depuis mon enfance, je suis fascinée par les pigments que je travaillais dans mon atelier. J'étais néanmoins frustrée de devoir les mélanger pour les inscrire sur mes toiles. J'avais l'impression d'éteindre la lumière et pour cette raison je ne pensais jamais pouvoir être peintre. La découverte de la pigmentation naturelle du minerai de cuivre a été une révélation chimique pour moi. Comme si j'avais enfin trouvé le lien entre objet, matériau et lumière. Depuis lors, je n'ai jamais cessé d'expérimenter l'extraction, par oxydation, de ce fascinant pigment sur des plaques de cuivre pur à 99,9%.

J'aime imaginer peindre des vues du ciel. Quand j'ai commencé à travailler avec de grands formats, je devais imaginer une manière différente de peindre car mes œuvres devaient rester horizontales pour que l'oxydation du métal puisse se créer au fil du temps. J'ai eu du mal à voir ce que je peignais. Aujourd'hui, je peins ces formats suspendue par un harnais à une poulie et observe mes continents comme un astronaute. Cette nouvelle perspective m'a donné l'impression de peindre une nouvelle Terre avec ses mers et ses océans.
 

J'essaye d'avoir une approche tellurique des interactions humaines sur notre planète. 

L'oeuvre grand format Fracas évoque la fonte des glaces. Horizon, reflète elle, l'aspect apaisant de ces forces au repos.

J'ai pensé une série de 12 formats appelée Architecture d'une vague en prélude à ces grands formats.
 

C'est précisément le sujet de l'exposition: Vagues, jardin du ciel.