André Houllier

"J'ai commencé à peindre sur un même format en 2007, attaché à l'idée ou à la croyance, que mes préoccupations intimes, les paysages préconçus et les signes désirables qui me traversent, se répètent et se réinventent ; finissent par trouver un sens qui leur est propre."

"Il y a quelques jours, j'ai punaisé au mur de l'atelier, un carré de papier de 120 cm de côté. Demain, je peindrai la 166 e image. Si je calculais comme on ne calcule plus, c'est-à-dire en 24 images par seconde, je disposerai d'un peu moins de 7 secondes d'images en mouvement. Ce raisonnement est-il si absurde quand on est un peintre en 2020 ?"

"Les images comme les souvenirs, me travaillent dans le temps. Dans le fleuve ou le ruisseau qui les charrient, je baigne comme tout le monde. J'aime remonter le courant, comme on revient sur ses pas, sans mélancolie, mais pour retenir quelque chose du passé. Comme si ce mouvement de balancier d'une époque à une autre pouvait donner un sens à l'existence d'une image avant qu'elle se noie dans l'oubli."

"Je me souviens en semant le désordre dans la chronologie de mes peintures. Je monte des séquences, j'organise des cycles d'images-réponses autour de questions qui reviennent en boucle. En marge ou en dehors du cadre, je cherche des transitions en chemin pour tenter de me représenter demain autrement qu'en équilibre sur le fil tendu d'une ligne droite."

-André Houllier, 2020.