Alice Tamburini

f'aces

Les œuvres que nous présentons ici sont issues d'un projet intitulé f'aces, promu par Ettore Mildwin Art. 

Ce catalogue a été écrit pour raconter et promouvoir une série d'œuvres peintes au cours des 4 dernières années par l'artiste : le résultat est comme un court métrage sur une partie significative et intense de sa production artistique récente.

Comme il arrive souvent, les œuvres d'art naissent d'une démangeaison intérieure, d'une nécessité, d'une pulsion générative et non prédéterminée qui se situe au-delà de tout projet spécifiquement conçu. Et pourtant, lorsque nous nous sommes agenouillés (toutes les toiles étaient posées sur le sol de son atelier) et que nous les avons embrassées du regard, nous avons réalisé que nous étions face à une vaste multitude de personnes, vraies et diverses, dont le silence n'était qu'une simple illusion. De la densité de ces histoires silencieuses, un fil-rouge narratif se déployait, frappant une vibration qui faisait scintiller chacun de ces visages, de ces figures, et nous, avec eux. Chacun d'entre eux avait plus de questions que de réponses et visait la contagion, afin que quiconque se trouve sur leur chemin soit enveloppé par leur anticipation et leur émerveillement.

f'aces a été pensé et créé pour mettre en valeur l'impact émotionnel de la vision des œuvres d'art, en les présentant avec la plus grande proéminence et les reproductions les plus précises que la technologie numérique nous offre, afin d'atteindre un public vaste, mais aussi sélectionné.

ALICE PARLANT D'ELLE-MÊME

Laissez-moi commencer par les yeux.

Je peins la solitude en quête d'un nom. Mes tableaux n'ont pas de titre tant qu'ils ne s'identifient pas à quelqu'un, tant qu'ils ne trouvent pas un corps. De personnages, elles deviennent des personnes : l'ajustement inattendu d'un objet à mon désir, en citant Roland Barthes. Elles prennent forme à partir de couleurs à l'huile et à l'acrylique, de papier peint ; elles sont coupées, déchirées, lavées et repeintes, assombries et déterrées à nouveau. Ils sont aussi complexes que les personnalités qu'ils vont habiter. Ils voudront vérifier leur double, le jauger soigneusement et finalement abandonner le tableau. Ils demandent à ne plus être peints, ils veulent devenir chair : se retirer du portrait, devenir des personnes.

Alice est un nom qui porte en lui des merveilles. Et pourtant, pas toujours : mon premier tableau, quand j'étais à l'Académie, s'appelait Envie, une noirceur douloureuse et criarde. Aujourd'hui comme hier, la peinture est inévitable, indispensable, nécessaire. Avec le temps, elle a pris des allures de cirque, tout en conservant sa solitude et sa férocité.

BIO

Alice Tamburini a obtenu son diplôme de l'Istituto Statale d'arte de Forlì en 1990, pour se diplômer sept ans plus tard à l'Académie des arts visuels de Bologne. À l'âge de 5 ans, elle décide de montrer ses dessins à Maria Pasini Morigi, une peintre de Cesena, lui demandant de les exposer avec ceux de l'artiste lors d'un one-man-show que Maria préparait pour la ville de Badia Prataglia. Le lendemain, Maria Pasini Morigi lui annonce que ses dessins sont très appréciés et c'est à ce moment-là qu'Alice décide de devenir peintre.

Sa première exposition a lieu en 1990, à la salle XC Pacifici de Forl . C'est à cette époque qu'Alice a trouvé l'espace idéal pour son atelier, une étonnante ancienne grange à tabac dans la ville de Gambettola, où elle est restée pendant 20 ans. À l'Académie des arts visuels, elle rencontre Enrico Lombardi, un artiste qu'elle définit comme son mentor, et participe avec lui à de nombreuses expositions prestigieuses. En 1995, elle a obtenu la troisième place à la Biennale Arte Romagnola qui s'est tenue au Palazzo del Ridotto, Galleria Comunale d'Arte de Cesena, et en 1999, elle a reçu un prix, en tant que jeune peintre, décerné par la ville de Cesena. De 2002 à 2010, elle a dû ralentir sa production artistique en raison de la naissance de ses trois enfants, mais à partir de l'année 2013, elle a pleinement repris son activité, en comptant parmi les nombreuses collaborations qu'elle a eues, les galeries de Florence (Spazio d'Arte et Galleria Merlino) ; Ferrara (Palazzo Scroffa) et Venise (Art Studio). Certaines de ses œuvres ont été exposées dans des foires d'art internationales aux États-Unis, comme en 2018 NYC The Armony Show et L.A. Art Los Angeles Contemporary, en 2017 New Mexico Art Santa Fé, Colorado Art Aspen, Washington Seattle Art Fair et Chicago Art Expo Chicago).

Au cours de l'été 2018, elle a fait un voyage de recherche et de performance Body Painting avec sa fille, qui les a menées en Italie et en France. En octobre-novembre de la même année, elle participe à Paratissima, à l'exposition collective Base Milano et à la Caserma La Marmora de Turin, section I.C.S. avec sa propre salle. En février 2019, pendant la Foire d'art de Bologne, elle a organisé une exposition individuelle intitulée "Autonomia" au Off, et le même mois, elle a fait partie d'un acte théâtral avec une performance de body painting. En mars 2019, dans la ville de Forlì, elle a présenté un one-man show à la Galleria Artistica et Banco. En mai de la même année, elle organise une autre exposition personnelle intitulée "Origines du visible" à la Galleria dell'Immagine de Rimini.