Irina Botea Bucan

Irina Botea est diplômée de la School of Art Institute de Chicago, MFA en 2006 et National University of Arts de Bucarest, BFA en 2001, MFA en 2002. Elle vit et travaille à Chicago.

Au cours des dix dernières années, Irina Botea s'est engagée dans une pratique artistique qui utilise de multiples médias - vidéo numérique, film, installation vidéo, performance, photographie - pour inspecter les dynamiques sociopolitiques actuelles et la possibilité de leur transformation. Son travail combine des stratégies de reconstitution avec des auditions et des éléments de cinéma direct et de cinéma verite pour examiner le rôle que jouent le traumatisme, l'histoire, le langage et la musique dans la formation de l'individu et de la communauté.

"Dans ses vidéos, Botea fait très souvent référence à des modes de reconstitution et de jeu de rôle; mais son objectif principal n'est pas de créer une fiction prise pour la réalité. Son intérêt réside dans la réalité de la performance et l'authentique individualité des interprètes." (Oliver Kielmayer)

«La pratique hybride d'Irina Botea, qui englobe la vidéo, le film, la performance et l'installation, refond les récits historiques à travers des stratégies de jeu de rôle et de reconstitution, en questionnant en même temps le rôle des médias mêmes qu'elle emploie dans la formation de notre conscience contemporaine.

S'appuyant sur les événements politiques, qu'ils soient témoins de première main ou filtrés à travers la mémoire collective, Botea cherche à remédier aux traumatismes historiques du passé, en particulier ceux de sa Roumanie natale. La réalité pour Botea est construite à la fois par les instruments de médiation et par ce qui est réellement vécu; ainsi ses œuvres identifient et, en même temps, effectuent le glissement entre les deux, l'un public, l'autre privé.

Le résultat est la construction de ce que l'artiste et théoricien Alfredo Cramerotti appelle «faction», ou le mélange des faits et de la fiction, une stratégie qui appartient à une tendance de la pratique de l'art contemporain qu'il appelle "journalisme esthétique". Les artistes s'approprient les outils du journalisme d'investigation, y compris la narration documentaire et narrative, pour offrir des visions de la réalité alternatives à celles produites par les médias traditionnels, une structure de pouvoir que Michel Foucault identifie comme faisant partie du "régime de vérité". (Susan Snodgrass)