Marina Abramovic

L'artiste Serbe Marina Abramovic, a marqué l'histoire de l'art par ses performances intenses et émouvantes.

Née en 1946 à Belgrade, elle étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Belgrade et de Zagreb. Elle enseigne aux Beaux-Arts de Novi Sad dès 1973, jusqu'en 1975. Elle pratique d'abord la peinture puis s'intéresse à l'art conceptuel et à la performance. Comme Bruce Nauman, Vito Acconci et Chris Burden, elle fait partie des artistes qui introduisent la performance dans le monde de l'art. Elle pratiquera l'art corporel et le body art toute sa vie.

Ses performances peuvent atteindre des situations extrêmes. Son corps est à la fois médium et sujet, et elle l'utilise pour repousser ses limites physiques et mentales. Douleur, fatigue, mutilation, toutes ces actions lui permettent de se confronter à la mort, de libérer son esprit, de se purifier, de s'élever, de créer une catharsis, tandis que son esprit acculé par le danger se rapproche d'une vérité. Ses performance visent aussi à rapprocher le corps et l'esprit de la nature dans une époque gouvernée par la technologie. Ses oeuvres extrêmes ne cherchent pas la performance physique, mais bien la transformation émotionnelle et spirituelle. Elle se nourrit de l'énergie du public, elle qui se dit pourtant introvertie.

Dans sa série d'oeuvres « Rhythm 10 », composée de 10 oeuvres, elle s'inflige dans grandes souffrances. Pour « Rhythm 0 », elle met à disposition du public un large choix d'instruments qu'ils peuvent utiliser contre elle pendant 6 heures. Le public la coupe, la dénude, un homme braque même un pistolet contre elle. Pour « Rhythm 5 », elle s'allonge au centre d'une étoile en feu et dénonce ainsi l'asservissement du peuple serbe par les puissances soviétiques. L'oeuvre « Balkan Baroque », qui vaut à l'artiste le Lion d'Or de la Biennale de Venise en 1997 traite également de ce sujet. Il s'agit d'une installation vidéo-performance au cours de laquelle elle nettoie des os de boeufs ensanglantés 6 heures par jour pendant 4 jours en mémoire du peuple serbe.

Pour son oeuvre « Thomas lips » également, elle mange un bol de miel, boit un verre de vin qu'elle brise pour ensuite mutiler une étoile sur son corps. Entre glace et feu, elle met ainsi en jeu la conservation de son corps et sa peur de la mort.

Son art a tout de même évolué le long de sa vie, elle se tourne de plus en plus vers de nouveaux médiums : la vidéo, la photographie, l'installation… Ses performances seront plus longues mais plus calmes. Elle remarque que ses représentations sont plus difficiles à faire lorsqu'il y a moins d'actions. Son travail se concentre alors davantage sur la performance mentale que sur les limites physiques.