La Galerie parisienne de Géraldine Banier accueille du 25 mars au 29 mai une exposition personnelle intitulée “Je peux entrer ?” de l’artiste italien Marco Cordero.

Cordero explore, depuis de longues années, formes et frontières de la présence humaine dans le monde, à travers un regard latéral qui réunit sculpture, recherche sur les matériaux et dimension symbolique en une approche innovatrice et originale qui utilise la connaissance et la culture comme matière expressive et contenu des dispositifs artistiques. Dans cette optique, le livre, en tant que support matériel et symbole du savoir, devient objet d’intervention sur lequel se sédimentent les traces de la présence humaine dans le monde. Les livres sont, en effet, assemblés, brûlés, creusés et sculptés par la main de l’artiste pour donner forme à des sculptures-installations qui deviennent à la fois dispositifs sémiotiques stratifiés - capables de représenter de façon iconique les actions humaines en relation à la spatialité - et allusion à ce contenu encyclopédique qui tend à coïncider avec les cultures humaines elles-mêmes.

Si, dans la poétique de l’artiste, le support papier devient matériau de sculpture, afin de mettre en évidence les traces de l’action humaine et de la sédimentation des interprétations sociales et anthropologiques qui s’approprient les choses pour les transformer en réalité, le contenu culturel inscrit dans les livres devient une pleine allusion à un univers symbolique capable de tenir ensemble forme et devenir, idée et matière, flux et structure.

Dans les espaces de la Galerie, conçue comme habitation privée de Géraldine Banier, on assiste à une exposition pensée de façon à privilégier la dimension intime et relationnelle à travers une sélection d’œuvres installées dans l’intention de les faire devenir sédiments de biographie et d’autobiographie spirituelle, familiale, sociale et politique de l’auteur, de Géraldine Banier, du collectionneur et du visiteur. Les œuvres, de forme et de matériaux variés, vont, en effet, constituer une narration capable d’exalter aussi bien les histoires individuelles singulières que la référence à une dimension humaine collective faite de relations familiales, amicales et affectives qui se sédimentent en œuvres, qui sont autant de traces de tranches de vies, d’espérances, d’émotions, de connaissances et d’horizons possibles.

- Roberto Mastroianni