par Vera Szekely

"Boite Autel" "Sculpture et Espace de Bois éclatés" Exposition durant six mois au Musée d'Art Moderne de PARIS en 1985 et 1986, lors de l'exposition personnelle de Vera SZEKELY, qui écrivait : "Nous avons les pieds sur terre et la tête dans le ciel. Nous sommes le trait d’union entre les deux." Vera SZEKELY, étudiante et amie de toujours du professeur d'art à l'Ecole des Arts Décoratifs de Budapest, Hannah DALLOS, auteur et voix de "Dialogues avec l'Ange"

« Vera Székely est née HARSANYI en 1919 à Piešťany en Slovaquie, son père est ingénieur inventeur. Dans l'esprit du Bauhaus, Vera excelle comme Sculpteur, Urbaniste, architecte d'intérieur et créatrice d'œuvres d'art pour des églises et des espaces urbains, Sculpteur de sculptures et d'installations monumentales, d'art textile, peintre, céramiste, vitrailliste, mosaïste, créatrice et lissière d'art. Vers l'âge de 13 ans elle intègre l'atelier d'Hanna Dallos aux Arts Décoratifs de Budapest, Hannah d'une grande érudition restera son guide artistique et spirituel et elles demeureront unies comme dans une nouvelle filiation. Vera est présentée à Hannah Dallos par Gitta Mallasz qui étudie aux Arts Décoratifs de 1923, mais qui, championne de natation est aussi l’entraîneuse de Vera qui sera sélectionnée en natation pour les Jeux Olympiques de Munich en 1936.
En 1940, Vera part étudier à Paris, à l'école du célèbre graphiste, Paul Colin, boulevard Malesherbes. Mais la mort de son père, l'oblige à retourner à Budapest dans une école d'art privée "L'Atelier". Hannah Dallos l’héberge.
Les étudiants considèrent Hannah plus comme un Maître à penser, un guide que comme un simple professeur, car pour elle, le spirituel est quotidien et primordial. Elle lit les grands Maîtres spirituels sans exclusive comme les Upanishad, la Bhagavad-Gîtâ, mais elle initie aussi ses élèves à une quête qui élève leur esprit.
Dès 1943 Hannah Dallos, qui loge sa protégée et fille spirituelle, Vera, depuis son retour à Budapest en 1940, lui fait lire les premières pages de ce qu'elle baptise les "Dialogues avec l'ange". Les Dialogues sont ainsi reportés à l’identique par Hannah avec l’aide de ses trois amis témoins des échanges, dans un ‘Carnet Noir’, qui, au fil du temps, transcrit leurs 88 entretiens de juin 1943 à novembre 1944. Leur interlocuteur serait un être céleste, un Ange qui communique par la voix d’une Hanna subitement désincarnée. Ces dialogues avec le divin seront les derniers mois de vie accordés aux artistes Hannah avec Joseph Kreutzer, son mari bientôt prisonnier qui ne reviendra jamais, et Lili Strausz. Puis Hanna et Lili partiront dans le dernier convoi de déportés de Hongrie pour Ravensbrück. Restées solidaires dans le camp avec Eva Danos, la seule qui reviendra, et Klara, une hongroise, Lili, Klara, Hannah et Eva sont embarquées dans un wagon habituellement voué aux pauvres animaux. Elles y croupiront treize jours. La nuit du 1er mars 1945 le corps d’Hanna sera jeté à la gare de Bayreuth, terre de prédilection de la musique de Wagner, si chère à Hitler.
Gitta Mallasz, la seule catholique témoin de ces échanges et gardienne du précieux ‘Carnet Noir’, sera l’unique rescapée des "Nyilas", les Nazis hongrois. Réfugiée comme Vera, en France en 1960, elle finit par trouver un éditeur pour ‘Le Carnet noir’ d’Anna Dallos en 1977, quitte à passer pour une illuminée, ce livre spirituel est désormais mondialement connu.
En avril 1945, la Hongrie est occupée par les Soviétiques. Vera fuit en Autriche et s'y marie en 1945 avec un étudiant hongrois qui arrive tardivement à "L'Atelier". En 1947, artiste confirmée, elle obtient l'asile politique en France. Paul Colin, directeur de son école, qu’elle avait quitté à regret à la mort de son père en 1940, l'aide à se loger à Paris et accueille avec elle son mari. Un fonctionnaire hongrois Borderie se joint à eux, ils signent bientôt leur art à trois sous le sigle : SZB, le nom de famille de Vera HARSANYI est gommé.
SHOWS Vera HARSANYI SZEKELY
1947 Exposition France Hongrie Galerie de Bussy, Paris, Comité Braque, Matisse, Villon. 1950 Galerie Maxime Old 1952 à 1956 Galerie MAI, Paris. 1954 Médaille d'or à la Triennale de Milan. 1956 Elle donne la vie à son fils Martin 1957 Fin du collectif SZB Elle obtient de nombreux Solo Shows nationaux et internationaux notamment : 1969 1979 Dans une période historique où les Maisons de la Culture sont des grands centres d'expositions internationales 1969 Maison de la Culture d'Orléans 1979 Maison de la Culture d'Amiens 1982 Le Parvis, Scène Nationale Tarbes.
Solo Shows et Installations monumentales : 1978 Sculptures Monumentales de Toiles Suspendues Centre d'art de Saint Brieux 1981 Xe Biennale Lausanne, Suisse, Bordeaux Entrepôt Lainé, Festival d'Architecture, Nice. 1982 Musée Beaubourg Pompidou, Paris Fondation Claude Nicolas Ledoux, Arc et Senan, Centre Art Contemporain Saint Brieuc Musée d'art Konsthall, Lund, Suède 1983 Maison de la Culture Rennes Musée Kulturhuset, Stockolm, Suède 1984 Palais de la Culture du Mans 1985 Musée Arts Décoratifs, Paris. 1985-1986 Exposition de 6 mois Musée d'Art Moderne de Paris avec catalogue Textes Danielle Molinari, historienne de l'art, conservatrice générale patrimoine. Bernadette Contensou, Inspecteur général des musées.
Pour la célèbre série des ‘Boites’ ou ‘Autels en bois’, exposées au Musée d'Art Moderne de Paris, Louise Nevelson et Vera Harsányi Szekely, créeront sans jamais se rencontrer ou subir une quelconque influence si ce n'est l'osmose et la transfiguration du cultuel et de la culture architecturale et artistique Est Ouest. Si l'ukrainienne Louise Nevelson fuira l'Est et se réfugiera tout comme Vera Szekely à l'Ouest, la période historique est différente et la qualité de l'art de Vera à nul autre pareil, ne bénéficiera pas du marché de l'art dynamique américain quand l'Etat français achètera Nevelson dès 1968, car portée par le marché américain. Par ailleurs si Nevelson creusera un unique sillon, répétitif, avec ses boîtes, plus faciles à reconnaître, Vera Székely, chercheuse d’art et de lumière, innove, crée des sculptures monumentales fortes, excelle dans plusieurs domaines en suivant les chemins d’exigence et la Porte étroite du sublime d'Hanna et des ‘Dialogues avec l'Ange’.
Historiquement, Vera tentera d’apporter la lumière intérieure et les exigences spirituelles transmises par Hanna des années durant, à son mari, mais peu enclin aux études il la détournera pour se mettre bientôt sous le feu des projecteurs médiatiques et institutionnels français. L'aura artistique de Véra souffrira indéniablement de l'emprise de son mari, plus ‘public relations’ qu’artiste, faisant de l’ombre à l'œuvre immense et profonde de Vera HARSANYI SZEKELY, l’inspirée, comme sa mère de cœur Hanna Dallos, elle aussi tristement, l’oubliée. Porter le nom SZB ou celui de son mari au lieu du sien, HARSANYI, sera un fardeau de plus, malgré son intense lumière et sa transcendance. En 1970 elle se sépare de son époux, quand son fils a 24 ans. Elle est libre. Son art revivifié, solide, ancré dans la matière s'envole désormais, aérien. » Extrait de « L’Art de l’Ecole de Paris Internationale d’Après-Guerre (1945-1999) », Lise Cormery, Michelangelo Publications, Paris, 2021.