Rencontre avec Marc Beyney-Sonier, co-fondateur de Tout ce que vous avez raté

Interview

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"Tout ce que vous avez raté", l'émission pour ne plus rien rater sur l'art contemporain, est envoyée gratuitement et chaque semaine à plus de 170 000 abonnés. Nous avons rencontré Marc Beyney-Sonier, co-fondateur, qui a accepté de répondre à nos questions. Découvrez également sa sélection d'oeuvres choisies sur Artsper.

Artsper : Votre parcours en bref ?

Marc Beyney-Sonier : J'ai fait un Master d'histoire de l'art à la Sorbonne, puis un Master de journalisme à l'ESJ : c'est là que j'ai rencontré Solenne, mon associée. J'avais également travaillé auparavant comme attaché de presse dans des galeries et dans la production. Avec Solenne, nous avions envie de mettre en place un format court sur le web où les gens peuvent avoir accès très rapidement à l'actualité de l'art contemporain.

Quand j'étais à l'université, j'avais Philippe Dagen comme professeur, il nous exhortait à faire tous les vernissages possibles et imaginables. Il nous engueulait presque si nous en manquions un seul, c'est à ce moment que je me suis rendu compte qu'il était impossible de tout voir et tout suivre, de là est apparu le nom de l'émission « Tout ce que vous avez raté ».

Notre métier : « vulgariser » et « démocratiser » l'art contemporain, le rendre accessible et incitatif en donnant quelques clés.

Artsper : Pourquoi avoir choisi le format vidéo ?

Marc Beyney-Sonier : Sur le web, il y avait déjà énormément de contenu sur l'art contemporain, avec des médias bien installés dans le paysage artistique, je pense notamment à « Toute la culture ». En ce qui concerne les formats vidéos existants, il y avait « Vernissage TV » qui couvre l'international mais pas la France de façon régulière, ou encore « La semaine de l'art » sur LCI qui a été déprogrammé dès la première saison. Nous avons donc essayé la vidéo sur le web : dix minutes d'émission et un contenu très accrocheur visuellement. Nous passons une à trois minutes par sujet, pas plus, c'est beaucoup plus accessible qu'un article de fond. Nous avons également choisi ce format pour la simple et bonne raison que Solenne et moi sommes journalistes reporters d'images, c'est notre spécialité !

Rencontre avec Marc Beyney-Sonier, co-fondateur de Tout ce que vous avez raté - illustration 1
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Artsper : Quels sont vos projets d'avenir ?

Marc Beyney-Sonier : De 2016 à 2017, beaucoup de projets nous attendent, avec d'autres médias ou sur d'autres formats. Pour le moment, nous avons un seul parti pris : « Tout ce que vous avez raté » n'est pas voué à être diffusé à la télévision. Pourquoi ? Parce que le format web permet une liberté aux internautes, il peut être intégré aisément à leur emploi du temps.

Notre objectif est de garder une cohérence dans ce que nous défendons : ne surtout pas être élitiste dans l'art contemporain. Nous collaborons donc avec des médias qui ont la même vision que nous, comme Radio Nova. Nous tenons à montrer que les galeristes et les artistes sont accessibles et répondent aux questions. Je pense que la meilleure manière de décoder l'art contemporain, parfois confus, c'est de rencontrer les professionnels. On les rencontre à la bonne franquette, lors de vernissages, et on aborde des questions d'abord basées sur leur ressenti. Nous essayons également de poser des questions accessibles à tous, qu'un néophyte serait susceptible de se poser. C'est particulièrement le cas dans notre rubrique « #FOCUS ARTISTE » présentée par Solenne : elle qui n'a pas de bagage d'études en histoire de l'art ose poser les questions que nos abonnés se posent.

Artsper : Quelle est votre conception de la médiation culturelle ? Faut-il expliquer l'art conceptuel ?

Marc Beyney-Sonier : Je pense qu'il y a un équilibre à trouver. Nous ne rentrons pas dans les détails car certains médias, print surtout, sont très bons pour cela. Télérama, L'Officiel Art ou Beaux Arts l'expliquent parfaitement et donnent les clés de manière intelligente. De très bons journalistes écrivent pour ces magazines, je les suis d'ailleurs de très près pour ne pas passer à côté de la moindre information, c'est une relation perpétuelle !

Dans nos émissions, nos principaux médiateurs sont les commissaires d'expositions. Mes commentaires restent très narratifs, la médiation se fait directement par les intervenants. Par exemple, toute la problématique de notre dernier numéro sur Drawing Now : « Quelles sont les limites du dessin contemporain ? », ce n'est pas moi qui y répond, ce sont les personnes interviewées.

Artsper : Vous êtes donc complémentaire à un média classique ?

Marc Beyney-Sonier : Exactement ! Il aurait été prétentieux de vouloir créer un autre média pour décortiquer l'art contemporain alors qu'il y en a déjà beaucoup. Au lieu de se positionner en concurrent, nous nous sommes rendus complémentaire.

Je suis totalement passionné d'art contemporain et j'ai envie de communiquer cette passion aux autres. La première victoire a d'ailleurs été celle de mon associée Solenne, novice en art contemporain : plus le projet avançait, plus elle devenait fan.

Artsper : Quelle est votre ligne éditoriale ?

Marc Beyney-Sonier : L'émission est divisée en trois parties : « #VERNISSAGES » comprenant deux ou trois vernissages par émission, « #L'EXPO DE LA SEMAINE » dans une institution ou un musée, et le « #FOCUS ARTISTE » où l'on va à la rencontre d'un artiste dans son atelier.

La ligne éditoriale a toujours été celle-ci, nous couvrons les grands événements de l'art contemporain, mais nous allons aussi à la découverte de jeunes galeries et de jeunes talents moins médiatisés. Notre travail est aussi de dénicher de nouveaux talents, de jeunes artistes émergents pour les faire découvrir à nos abonnés. Parmi nos abonnés, nous avons d'ailleurs des collectionneurs, c'est intéressant de savoir que grâce à notre émission, un collectionneur découvre un jeune artiste pour éventuellement acquérir son travail.

Artsper : Pourquoi avoir accepté un partenariat avec notre plateforme Artsper ? Quels sont les parallèles entre TCQVAR et Artsper ?

Marc Beyney-Sonier : Nous suivons Artsper depuis le début, ravis qu'il existe enfin une plateforme numérique française vendant de l'art contemporain de manière intelligente. Les valeurs défendues par Artsper rejoignent la ligne éditoriale de notre émission. La sélection est pertinente : des têtes d'affiches, des artistes émergents ou des jeunes talents. Vous suivez également les mêmes événements que nous couvrons de notre côté. Il était tout à fait logique de collaborer ensemble.

Artsper se positionne entre le marché, la rentabilité et le conseil. Nous ressentons d'ailleurs que la ligne du conseil prime sur la ligne de la rentabilité, c'est aussi ça qui nous a plu chez vous. Votre optique est de défendre l'art contemporain et de permettre à tout le monde d'y avoir accès, de devenir acquéreur. Si j'ai envie d'acheter une œuvre ou d'en offrir une, c'est par Artsper : toutes les bourses peuvent s'y retrouver.

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Sélection d'œuvres d'art

Photographie, Fighting Fire with Fire, Sarah Maple

Fighting Fire with Fire

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Vendue

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Allanngorpoq #17

Sébastien Tixier

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Photographie, Allanngorpoq #19, Sébastien Tixier

Allanngorpoq #19

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Photographie, Allanngorpoq #3, Sébastien Tixier

Allanngorpoq #3

Sébastien Tixier

Photographie - 110 x 133 cm Photographie - 43.3 x 52.4 inch

1 500 €