Gilbert Pastor

Peintre autodidacte, Gilbert Pastor voit le jour à Marseille en 1932. Son œuvre particulièrement féconde est estimé à 800 toiles et 1500 dessins et présente la caractéristique de ne présenter ni titre ni date, avec cette extrême pudeur de tirer sa révérence en tout anonymat. Sa proximité avec le galeriste Paul Gizit contribue à accroître sa visibilité.

Ses œuvres sont contaminées d’une insondable discrétion, voire d’un certain retrait, celui de la finesse. Le soleil de la Provence où a vu le jour Gilbert Pastor est occulté sous ses maisons closes, obscures, mais non pour autant dénuée de délicatesse.

Résidant dans le sud, poètes et artistes parisiens n’hésitent pas à franchir la distance pour rencontrer Gilbert Pastor. Son amitié avec le poète Boris Bojnev attise son penchant vers sa vocation lyrique. « Boris Bojnev me donna confiance en moi et le goût de lire, surtout la poésie qu'il affectionnait et introduisait dans sa peinture » confia Gilbert Pastor.

Le peintre dépeint un amas de sensations. Ses touches se fondent en s’inscrivant dans des tonalités ocres, estompées et chaudes. Les teintes de sa palette, principalement automnales, se déclinent jusqu’à l’aube du printemps. Adepte de l’épuré, il émane de ses créations un climat envoûtant qui invite à la contemplation pure et simple, à l’image de l’humilité de l’artiste. Son pinceau semble ancré dans la terre, comme lui-même est enraciné dans un monde simple et de l’intériorité de l’être humain.

Le trouble de ses peintures interpelle, comme l’indique à juste titre le conservateur Pierre Gaudibert : «Toute la peinture de Pastor sécrète une atmosphère à la fois poignante et troublante qui tient des enfouissements de l’enfance, des obsessions de l’adolescence et des rêves de toujours, qui allie un érotisme aigu à une secrète pudeur».

Ses toiles ont été mises en lumière de façon répétitive par des galeries (à Aix en Provence, Nice), des espaces (Richterbuxtorf en Lausanne…).