Présentation

Né en 1993, il vit et travaille en Languedoc-Roussillon.

David Djordjevic est un peintre de batailles. Mais ce sont des batailles intimes, en petit comité. Il n’y a pas plus qu’une ou deux figures dans chaque tableau. La guerre se déroule donc à l’intérieur d’un seul personnage ou entre deux qui sont ensemble, qui se confrontent, s’opposent, se déchirent. Ce sont plutôt des combats singuliers, des duels, des règlements de comptes. On pourrait y voir du tourment psychologique, parent-enfant, couple, masque-vérité. On pourrait y voir de la tragédie historique, bourreau-martyrisé, dominant-victime. On pourrait y voir de l’aspiration divine, corps-esprit, ange-démon.

On pourrait aussi y voir l’étreinte solitaire de l’artiste qui se bat avec sa création, qui l’affronte et l’empoigne. Car David Djordjevic se livre à un véritable corps à corps avec la peinture. Il l’affronte physiquement et l’empoigne avec ses mains. Ce n’est pas une image, Djordjevic peint avec les doigts, directement au sortir du tube de couleurs. Pas de pinceaux, pas de palette où se fait le mélange. Pas d’intermédiaire, de retenue, de négociation, de dosage. Il y va, à fond, carrément.

Ses tableaux sont chargés, durs, forts, lourds, riches. Ils sont incarnés. Ils nous touchent parce qu’ils ont été touchés. Ils nous malmènent parce qu’ils ont été malmenés.

Nos yeux sont trop connectés avec le cerveau, avec la connaissance, avec les codes, avec les définitions. Ils sont trop saturés de mots et d’images. En utilisant ses mains, David Djordjevic renoue avec des gestes préhistoriques et premiers. Il retrouve le rituel, la grotte, la tanière, le terrier, le nid, le refuge.

Et puisqu’il peint avec les mains, peint-il les yeux fermés ? En aveugle ? Ébloui d’avoir trop regardé le soleil en face ?

Ou alors, comme un sourcier, sent-il des présences sous la surface ? Ses mains lui indiquent-elles des choses que les yeux ne voit pas ?

Les squelettes sont récurrents dans son œuvre. Ils sont là, partout, comme s’il était évident que chaque personnage représenté promène l’intérieur de son corps à la vue de tous. David Djordjevic perçoit-il la structure des os sous les vêtements, sous la peau, sous la chair ? Ses mains sont-elles douées de radioscopie ?

En outre, les os du bassin dessinent une forme étrange, comme un masque, avec les deux fentes des yeux et la pointe du nez, une espèce de loup de soirée de carnaval. Il y a là un sens caché. Sexuel ?

Dans le vocabulaire des mangas, du fantastique, de l’héroïque fantaisie, de l’épopée légendaire, les os du squelette sont parfois figurés sur l’habit de combat. Ils font partie de la panoplie. C’est un jeu chamanique avec la peur, avec l’au-delà, la face obscure, le royaume des ombres… Voir la fête des morts au Mexique… et, plus près de nous, celle d’Halloween, succès populaire et commercial, hérité d’une commémoration celtique très ancienne.

Parmi les thèmes abordés par David Djordjevic, les références à la mythologie sont fréquentes. Les mythes sont des bandes dessinées, des films à grand spectacle, qui datent de milliers d’années, pleins de bruit et de fureur, pleins de fracas, de forces instinctives, de désirs violents. Peindre des scènes mythologiques, c’est certainement pour un jeune artiste actuel une façon de parler de politique, du tragique, du sacré, de la mort. C’est aussi une façon de se mettre, en toute discrétion, dans les pas de la tradition de la grande peinture, classique et moderne.

Sauvages, libres, spontanées, les œuvres de Djordjevic sont un hymne à l’innocence, à la jubilation, au plaisir de mettre de la pâte colorée sur la toile de lin. Elles sont ivres d’épaisseurs, de teintes, de saveurs, d’odeurs d’huile.

Sa démarche n’est pourtant pas sans références. Elle fait partie de la famille rageuse, émotionnelle, de ceux qui font dans l’abondance de la matière, dans la décharge d’énergie : le Russe Chaïm Soutine, les Allemands expressionnistes, les Danois, Belges, Hollandais du groupe Cobra, les Français Eugène Leroy et Paul Rebeyrolle, l’Américain Jean-Michel Basquiat… Comme on le voit, c’est une famille internationale.

Djordjevic est autodidacte. Il n’a pas suivi d’enseignement artistique. Il ouvre et trace lui-même les routes qu’il suit, seul, habité par sa quête et par sa passion. Cependant, je voudrais juste souligner, avant de terminer, que sa lignée familiale, historique ne vient pas de rien. Il est certes né à Montpellier en1993, mais ses origines serbes le chargent d’une lourde épaisseur de tourments et de drames. Il n’y a qu’à voir les tableaux de Vladimir Velickovic, qui, lui, est né en 1935 à Belgrade, dont la peinture est empreinte d’horreurs et d’épouvantes, pour ressentir ce que je dis.

Pierre Tilman.
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Quand est né(e) David Nicolas Djordjevic ?

L'année de naissance de l'artiste est : 1993