Cette série fonctionne comme un journal intime visuel à échelle humaine. Chaque toile capture l’énergie d’une journée, transposant directement les croquis du carnet à la toile sans le filtre de l’intellectualisation.
Le vocabulaire néo-cubiste tantôt expressionniste n’est pas ici théorique mais viscéral. La ligne noire, comme une écriture personnelle, structure l’espace tout en permettant aux couleurs de vibrer avec une liberté émotionnelle. Cette tension entre contenant et contenu reflète notre expérience quotidienne.
Ces œuvres naviguent entre figure et paysage, parfois fusionnant les deux. Le corps devient territoire, le paysage s’anthropomorphise. Cette géographie intime brouille les frontières entre l’intérieur et l’extérieur, créant des topographies émotionnelles où se projette notre rapport au monde.
De Klee, ces œuvres héritent la poésie linéaire et la musicalité de la composition. De Hofmann, elles prennent la construction dynamique de l’espace par plans colorés, ce “push and pull” qui anime la surface.
Dans une société amputée d’empathie, où le relationnel se fait rare et le contact humain appauvri, ces peintures cherchent une communication directe, presque primitive avec le spectateur. Le plaisir de peindre s’y manifeste sans retenue, laissant émerger cette spontanéité enfantine qui seule peut encore nous relier authentiquement les uns aux autres.
Ces toiles n’exigent aucune clé de lecture particulière, juste une disponibilité à la rencontre – une conversation silencieuse où la sensation précède toujours l’interprétation.
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