
Olivio « Oli » Ordoñez : de la scène rap au monde de l'art

Portrait d'Oli © Alexandre Leclercq
Connu par des millions de personnes en tant que membre du célèbre duo de rap français Bigflo et Oli, Oli s'est récemment entretenu avec Artsper au sujet de son exposition qui a fait sensation dans le monde de l'art : Le Musée Imaginaire d'Oli. Cette collection soigneusement sélectionnée présente des artistes tels qu'Andy Warhol et Pierre Soulages, offrant une expérience interactive qui satisfera tous les amateurs d'art, des nouveaux venus curieux aux vétérans chevronnés. Alors qu'il captive depuis longtemps le public par son talent musical et la profondeur de ses textes, cette nouvelle aventure dévoile une facette de son identité créative que beaucoup n'ont pas encore découverte. Découvrez sa vision artistique et sa passion pour l'art en découvrant l'histoire du Musée Imaginaire d'Oli.
1. Bonjour Oli ! Merci d'avoir pris le temps de nous rencontrer. Pourriez-vous commencer par nous parler de votre prochaine exposition, Le Musée Imaginaire d'Oli ? À quoi peuvent s'attendre les visiteurs lors de cette expérience ?
Une carte blanche artistique aux Abattoirs (le musée d'art contemporain de Toulouse). Une exposition manifeste ! Qui bouscule un peu le musée « classique ». L'idée, c'était d'apporter ma vision en faisant mes choix dans les réserves du musée des Abattoirs, en invitant des artistes que j'aime comme Jean Jullien, Invader ou Inès Longevial, et en proposant des installations artistiques conçues pour l'occasion, souvent en miroir ou en écho à des œuvres existantes. J'ai aussi créé un festival interne avec des concerts, des talks, des scènes ouvertes, un ciné-club, etc.
2. Qu'est-ce qui a inspiré ce projet ?
Mon envie de connecter des univers différents, de mélanger et casser les frontières pré-définies, et de ramener mon groupe de potes qui, souvent, ne veulent pas me suivre quand je vais au musée ! Et une solide relation entre le musée toulousain et moi, ils m'ont vu grandir d'abord en tant que petit visiteur, puis en tant que musicien.


Photos des œuvres de l'exposition © Alexandre Leclercq
3. Vous avez déclaré être passionné par l'art depuis l'enfance. Pouvez-vous nous faire part d'un moment ou d'une expérience spécifique où vous avez pris conscience de votre lien profond avec l'art ?
Je crois que c'était en cours d'art plastique au collège ! Cette sensation de liberté, et surtout, dans le cadre de l'école, la seule fois où c'était vraiment « subjectif ». Pouvoir proposer une idée, un concept, et voir que ce ne sont pas forcément les meilleurs en maths qui sont les plus originaux. Être en sortie scolaire dans un musée et voir que chaque avis sur une peinture ou une œuvre est « vrai », tant qu'il est sincère et singulier, ça donne confiance et envie d'oser.
Il y a d'ailleurs une section de l'exposition où j'explore cette notion via mon père, à qui j'ai donné la parole sur des œuvres de Soulages, Eduardo Basualdo... afin de mettre en avant cet aspect subjectif de l'art. Ça me tient particulièrement à cœur que chacun se sente libre de formuler un avis dans cette exposition, sans contrainte ni jugement, et en étant fidèle à sa propre sensibilité.
4. Comment votre amour pour l'art a-t-il évolué au fil du temps, notamment avec votre implication croissante dans le monde de la musique ?
Je suis fils de musicien, mon père est chanteur salsa et intermittent du spectacle. Je l'ai vu toute sa vie lutter pour vivre de son art. J'ai eu un coup de cœur pour la musique, d'abord en apprenant la trompette au conservatoire, puis en écrivant mes premières rimes de rap. Il a évolué, car j'ai pris confiance en ma sensibilité, mais au final, il reste quasi intact. Mon amour pour l'art reste celui d'un enfant, je veux surprendre l'enfant que j'étais.
5. Comment percevez-vous la relation entre la musique et les arts visuels ? Existe-t-il pour vous un lien entre ces deux formes d'expression ?
Bien sûr, et notamment entre le rap et l'art contemporain : incompris et souvent jugé quand on n'a pas les codes ou la culture pour le voir sous le bon prisme, cela peut parfois devenir le cliché de lui-même. J'aime aussi ce côté instinctif dans les deux, qui parfois dépasse la technique. Il y a une « magie » inexplicable dans un grand tableau ou un grand morceau qui dépasse parfois le nombre d'heures de travail dessus ou le niveau de dessin ou de musique : j'aime ce mystère de la création.


Photos du vernissage de l'exposition © Alexandre Leclercq
6. Quel a été l'aspect le plus difficile de la réalisation de ce projet et comment avez-vous surmonté ces difficultés ?
Le plus dur a été de trancher, de faire des choix. Une page blanche est beaucoup plus difficile que ce que je pensais. J'ai dû choisir d'abord des œuvres dans les archives en ligne Navigart du musée, puis trouver comment rebondir avec etc., j'ai mis beaucoup de temps à me décider. Il fallait aussi trouver un équilibre entre mon univers, mes codes et ceux du monde muséal. Il y a eu beaucoup de discussions, de débats et surtout un vrai accompagnement des équipes du musée. J'ai beaucoup appris sur moi en faisant ce projet. Je suis un peu revenu aux sensations du début, avec la pression du débutant. J'avais aussi envie de m'adresser aux deux publics : les connaisseurs et ceux qui ne se sentent pas concernés par l'art, donc j'ai essayé de trouver des idées ludiques, mais pas trop « légères ».
7. Pour conclure, quelles sont les dernières réflexions que vous aimeriez partager - sur vous-même, sur le Musée Imaginaire d'Oli ou sur d'autres projets ?
J'aimerais que les gens comprennent que c'est un vrai projet de cœur et de passionné ! J'ai aussi plusieurs installations que j'ai conçues (le pianiste imaginaire ou les photomatons piratés). J'aimerais en faire d'autres et créer d'autres gros événements autour de ça dans le futur. Je suis très fier de ce début d'aventure.
Plongez dans cette incroyable expérience avant qu'elle ne s'achève. Visitez Le Musée Imaginaire d'Oli aux Abattoirs jusqu'au 4 mai 2025.
Sélection d'œuvres d'art





Couple de danseurs Barcelone
Jean Cocteau
Édition - 50 x 65 x 0.2 cm Édition - 19.7 x 25.6 x 0.1 inch
Vendue


Migrants, Mayra, Picnic Across the Border, General View, Tecate, Mexico, USA, 2022
JR
Édition - 70 x 100 cm Édition - 27.6 x 39.4 inch
1 179 $US


Fish Subject (Sujet poisson)
Pablo Picasso
Design - 14 x 23 x 10 cm Design - 5.5 x 9.1 x 3.9 inch
13 639 $US





Xemeneies Gaudinianes, Serie I - Limited Edition
Arantza NT Photography
Photographie - 45 x 30 x 0.5 cm Photographie - 17.7 x 11.8 x 0.2 inch
196 $US 177 $US