La Galerie de Buci présentera Nouveau suprématisme, une exposition en ligne consacrée aux récentes aquarelles sur papier d’Arnaud Gibersztajn, accessible du 1er septembre au 31 octobre 2025.
L’artiste conçoit la peinture comme un système de signes. Il la compare à l’apprentissage d’une langue, où les gestes, les transparences et les couleurs deviennent alphabet et syntaxe. Chaque feuille fonctionne comme un énoncé sensible, lisible seulement dans l’attention portée aux tonalités, aux rythmes et aux inflexions.
La série rassemble des œuvres au format 23 × 30 cm, réalisées au crayon et à l’aquarelle. Chacune est sans titre, mais toutes dégagent une énergie singulière. Les lignes se prolongent ou se brisent, les lavis se déploient, et les vides instaurent des tensions. Ces feuilles apparaissent comme des fragments de pensée, fragiles dans leur matérialité mais déterminées dans leur structure.
Pour Gibersztajn, peindre implique une prise de risque. Un geste trop affirmé peut rompre l’équilibre, un trait hésitant peut déstabiliser la composition. Il décrit ce processus comme une recherche de justesse, où le peintre et l’œuvre s’affrontent et s’accordent tour à tour. Lorsque l’équilibre surgit, l’image s’anime et transmet une intensité directe, hors récit et hors discours.
L’exposition inscrit ces travaux dans une histoire de regards et de filiations. Gibersztajn évoque Rembrandt, Turner, Van Gogh ou Monet, mais aussi Soulages et Rothko. Ces présences demeurent en arrière-plan, comme des courants souterrains qui orientent sa quête de clarté au sein de l’abstraction.
Les aquarelles proposées ne cherchent pas d’effet spectaculaire. Leur dimension réduite concentre le regard. Leur ouverture invite à l’écoute. La relation qu’elles instaurent dépend de la disponibilité du spectateur à percevoir ce que la peinture, dans sa forme la plus dépouillée, continue de révéler.
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