Pauline Corto

Pauline Corto se définit avant tout comme une imagière. Née en 1973, dans l'Est de la France, elle étudie la sémiologie de l'image à l'Institut Européen de Cinéma et d'Audiovisuel de Nancy, avant de finaliser son cursus de journalisme au CFPJ de Paris.

Pour un titre de presse quotidienne régionale, elle a écrit des histoires vraies, de tous les jours, illustrées de photographies. Ses thèmes de prédilection restent les faits de société, les histoires à forte charge humaine, les portraits et l'action caritative. Elle a tenu durant trois années une rubrique décoration dans le magazine dominical de ce même journal, où elle officie toujours en tant que journaliste.

Pendant la Covid et suite à quelques amours déchues, elle a commencé à "sampler" son monde à travers un échantillonnage compulsif d'instantanés. Confinement oblige, à domicile, elle commence à réaliser des portraits d'objets à partir d'ustensiles de cuisine. Le noir et blanc intemporel s'impose d'emblée dans la "Série Arts Ménagers", qui mêle goût du design et sensibilité graphique. Les diptyques de cette série s'annoncent fondateurs d'un univers où lignes de fuite et textures des matières se disputent une esthétique à la fois géométrique, urbaine et poétique. 
C'est avec ce style photographique en poche, qu'elle abordera ensuite l'espace public en faisant ses runnings hebdomadaires et en photographiant au fil des rues de sa ville de cœur, Nancy et ses alentours. « Faire image de tout, faire image d'ici et d'imagination » devient son obsession à travers un nouveau projet "American Pacotille"… L'Amérique mythique, rêvée au coin de sa rue, en courant, en déambulant, en déclenchant, en assemblant et collant des fragments de photos qui donnent l'illusion d'y être. On y croise un cowboy à paillettes, des lavomatiques à hublots-gros yeux, des stations-service en forme de « Mushroom » ou encore des voitures de légende, Mustang et Capri, sur les routes d'une Amérique profonde saisies en fait en rase campagne lorraine. Tout un monde d'illusions... « Ma photographie est tout sauf une preuve par l'image. Elle diverge, elle ment, elle associe beau et bribes. Elle n'engage que ceux qui la regardent et y croient très fort. » 

À travers une photographie iconique et des ambiances surannées, des objets vintage s'y révèlent via une courbe, un reflet, une vibration. Leur fonctionnalité s'évanouit pour ne laisser place qu'à leur ligne, leur silhouette, leur élégance. Dentellière du noir profond et du blanc fragile, les instantanés de Pauline Corto trahissent un soin tout particulier pour le cadrage et la lumière. Dans la matérialité de cette galerie de portraits sans regard, elle ne cherche finalement qu'à capter l'immatérialité des choses. Leur âme, voire leur immortalité. 
Elle travaille actuellement sur une nouvelle série hommage au designer-architecte français Jean Prouvé.