Sasha Katz

Sasha Katz est une artiste 3D basée à Athènes (Grèce), qui utilise la modélisation 3D dans son art après avoir longtemps travaillé dans le domaine de l'illustration.

Elle Aime les femmes et le montre, mais pas comme l'histoire de l'art aurait voulu qu'on le voit. Malgré la société dans laquelle nous vivons, Sasha Katz tente d'ignorer totalement le regard masculin pour le remplacer par une perspective féminine qui est la sienne. Au lieu de regarder Le sommeil de Courbet, elle regarde les femmes par Tamara de Lempicka, une artiste qui criait au monde à quel point les femmes sont sublimes, et combien leur amour est légitime, entre femmes. C'est dans sa lignée que Sasha s'affirme, nous présentant alors l'éventail de sentiments que les femmes peuvent ressentir les unes envers les autres, “toutes sortes de connexions, de la sororité à l'obsession". Nous ne sommes plus face à des colocataires, des nymphes ou des muses, mais face à des femmes qui, simplement, s'aiment - avec un grand A - entre elles et elles-mêmes. L'artiste explore leur proximité physique allant d'un contact platonique à un rapprochement très intime. On voit des femmes s'enlacer, s'embrasser et plus si affinité. Sasha Katz n'a aucun tabou dans ses représentations - ce qui lui vaut parfois de faire face à une forme de censure -, mais on trouve une tendresse, une fragilité physique, une sensibilité et une sensualité rémanente dans ses œuvres. Ses compositions s'inspirent en partie du maniérisme et de Michel-Ange dans la torsion et la tension des corps ainsi que dans ses compositions faites de courbe et d'enchevêtrement.

Même si l'artiste crée ses avatars en 3D, elle accorde une importance du réel sans limite. Elle prend le contre-pied de la fausse réalité que les réseaux sociaux et la publicité créent. Quand la publicité lisse la peau, efface les imperfections, efface le réel, Sasha les affirme, les défend et les admire. Elle nous montre des femmes réelles, avec des formes, des proportions et des textures de peau soumises aux “imperfections". On voit des femmes possédant des vergetures, des seins soumis à l'attraction terrestre, des poils, tant de choses qui ne correspondent pas à la beauté conventionnelle, mais qui expriment la réalité des femmes. C'est en grande partie dû à son adoration de la réalité et de la variété qu'elle puise dans son entourage en s'inspirant des femmes qu'elle côtoie. On voit alors des corps qui tendent à un certain degrés de réalité grâce à de nombreuses textures et détails, tout en s'affirmant comme un avatar irréel et lissé.

Sasha Katz nous présente des êtres - tantôt femmes, tantôt homme, tantôt les deux - proches, parfois très proches, mais très distants du spectateur, une distance intentionnelle et réfléchie. Une distance imposée, une intimité physique sans gêne et des cadrages incongrues, tout ça place le spectateur dans une position voyeuriste et lui faire éprouver des sentiments contradictoires.

L'artiste représente les autres, mais se représente aussi elle même, notamment à travers son alter ego “Habiba". Son art, de part sa continuité, l'aide à prendre conscience de son existence et de sa réalité. Elle y met ses pensées, ses sentiments et émotions.