Richard Mosse

Né en 1980 en Irlande, Richard Mosse vit et travaille entre New York et Berlin. En 2008, il est diplômé de l'Université de Yale où il a étudié l'art, plus particulièrement la photographie. Il étudie par la suite les beaux arts à l'université de Londres et suivra des cours de Littérature anglaise au Kings College. C'est un photographe documentaire conceptuel mais aussi un cinéaste. Il capture les conflits et a pour cela voyagé au Pakistan, en Haïti et dans l'ex-Yougoslavie. Il cherche ainsi à montrer les effets de la guerre sur les régions qu'elle déchire, leur paysage et population. Sa réputation et sa renommée naissent grâce à son travail autour de la République démocratique du Congo.

Mosse se situe à la frontière entre le journalisme documentaire et l'art. Ses photos ont pour but d'offrir au spectateur une vision de l'indéfinissable et de ce que l'oeil ne peut imaginer afin de «nous aider à commencer à décrire, et ainsi à expliquer, ce qui existe aux limites de l'articulation humaine».

Comme énoncé précédemment, il s'est fait connaître grâce à «Infra» (2010-11), une série de photographies infrarouges capturées en République démocratique du Congo. Ces dernières aux couleurs frappantes représentent aussi bien les soldats que les civils mais aussi les paysages le plus souvent marqués par la guerre. Comme l'écrit le critique Sean O'Hagan, dans The Guardian : "Ses images de cet endroit semblent souvent échapper au réel et à la fiction, tout simplement [...] avec leurs couleurs rehaussées et irréelles. C'est un reportage de guerre - mais pas tel que nous le connaissons ". En effet, pour réaliser ces images, il a utilisé un appareil photo grand format et le film Kodak Aerochrome, film aujourd'hui oublié anciennement employé pour des relevés aériens lors de reconnaissances militaires. Il permettait d'identifier des cibles camouflées notamment, en enregistrant un spectre lumineux infrarouge invisible à l'oeil nu, rendant le paysage violacé. Il offre ainsi une vision nouvelle, plus poétique et saisissante de la guerre et de ce qu'elle engendre mais dépeint avant tout l'absurdité de la violence.

Il a exposé à New York, Berlin, Londres et a remporté le prix pictet en 2017.