Hans Wilschut

Dans l'académie d'art, j'avais l'habitude d'étudier la peinture et dans mon approche de la photographie cela se retrouve encore. Mon travail est issu du monde urbain. Mes photographies sont des reflets lyriques sur un environnement de plus en plus construit. Un thème social sous-jacent se retrouve souvent dans mon travail photographique. Bien que les photographes développent souvent un sujet en série, je l'ai évité dans une large mesure. Ma recherche photographique vise à créer des images uniques qui existent à part entière - en ce sens, elles sont liées à la peinture. Au fil des années, des groupes de travail se sont rassemblés et des thèmes communs peuvent être découverts. Ce sont des projets en cours qui ne doivent pas nécessairement être achevés. Mes images ne critiquent pas; au contraire, plus que tout, ils montrent ce que seul l'œil photographique peut voir. Des photographies très claires et très détaillées dans des formats immenses attirent les spectateurs tout en leur présentant une énigme: que regardons-nous exactement ici? Mon travail exige de la conscience; il veut avoir un impact dans le monde. Mes sujets sont plus lointains et en même temps plus fondamentaux: c'est notre rapport au monde qui nous entoure. J'ai l'intention de définir la communauté en termes de propriété commune: regardez, c'est ce que nous avons fait, c'est ainsi que nous vivons, c'est ainsi que nous nous soucions. Car c'est là que réside la puissance paradoxale de la distance dans mon travail: les choses que nous avons fabriquées, nos autoroutes, nos grues, nos tours, nos centres de stockage, nos parcs et nos quartiers, nous montrent finalement une image de nous-mêmes. © Hans Wilschut (1966, Ridderkerk / Pays-Bas)