Kirill Basalaev

Kirill Basalaev est né en 1988 à Tomsk, en Sibérie. Il a étudié à l'Université d'État de Tomsk (faculté d'art et de culture) jusqu'en 2009, puis a poursuivi ses études à Moscou à l'Institut d'art contemporain (faculté de théorie de l'art) en 2014-2015.

L'auteur travaille avec des médiums tels que les peintures abstraites, les sculptures et l'art vidéo. Les œuvres de Kirill Basalaev sont principalement basées sur le thème de l'environnement urbain et de l'humain qui s'y trouve. La ville est présentée comme une structure vivante, où les éclats, les fissures et les cassures témoignent de sa « vitalité ». Devenu témoin de ces processus, Kirill les enregistre non seulement sur la surface d'une toile mais aussi comme pour les fixer, se souvient " lui-même à un moment donné. Au cours de nombreuses années de sa pratique artistique, Basalaev est arrivé à la conclusion que la mémoire est indissociable d'un lieu et que la mémoire d'un lieu est la base de tout souvenir. Ainsi, votre mémoire de vous-même devient la mémoire des souvenirs des lieux.

Dans ses premières œuvres, Basalaev s'est concentré sur des lieux réels et des remparts de la ville, qu'il reproduit sur une toile. En utilisant des matériaux de construction tels que le ciment, le plâtre et l'émail, il a copié chaque éclat et chaque fissure photographiés afin de souligner la fragilité de l'espace urbain, sa nature artificielle et sa mortalité.

La pratique de l'artiste se poursuit dans une série d'œuvres volontairement aux couleurs vives. Des couches de plâtre mélangées à de l'acrylique ont permis à Basalaev de s'éloigner de l'espace physique de l'environnement urbain et de son lien direct avec une personne et de se concentrer sur l'expérience sensorielle d'un lieu. En conséquence, le thème de la ville en constante évolution devient une expérience du traumatisme d'un lieu où les éclats, les fissures et les rayures ne sont qu'une métaphore de l'humanité dans la ville.

En 2021, après le pic du COVID-19 et le « gel » mondial des personnes dans des espaces restreints, Basalaev a été contraint de reconstruire l'image d'un « lieu » tout en travaillant dans l'isolement et a vécu l'expérience de l'espace comme sa propre expérience. Cette série s'intitule « Archéologie des maladies ».

L'année 2022 a été marquée pour Basalaev comme une année de délocalisation à cause de la guerre. Après plusieurs mois dans différents pays, l'artiste s'installe au Royaume-Uni. Maintenant Kirill vit et travaille

à Londres. La série d'œuvres actuelle « La rétention de la mémoire » poursuit les recherches sur le thème de la fragilité de la mémoire. Les toiles sont créées en excluant l'auteur du processus de destruction. Alors que les souvenirs humains se superposent, des couches de plâtre et de ciment sont déposées sur le treillis puis partiellement détruites lors du processus de déchirement du treillis. Le résultat est recollé sur la toile sans aucune modification de l'artiste.