Edith Schmid

Je suis née au bord du lac de Constance en Suisse, en 1957, dans une famille agréablement ordinaire. L'enfance et la scolarité se déroulaient sans vagues. Autour de mes 11 ans j'ai reçu quelques tubes de peintures à l'eau. Et ce cadeau a révélé et déclenché une vive curiosité et un intérêt envers les Arts plastiques. Dans les Bibliothèques je découvrais petit à petit les livres d'art, et l'envie de me retirer avec mes peintures et pinceaux se manifestait de plus en plus souvent. Toutes sortes de support se prêtaient à recevoir mes coups de pinceau. Le résultat se jouait toujours dans le domaine de l'abstrait. Je me souviens du jeux de transformer et interpréter des lectures en couleur, picturalement. Rarement je m'approchais du dessin. Par contre le monde des estampes manifestait une certaine attirance. Quand j'ai exprimé le désir de rentrer aux Beaux-Arts j'ai rencontré une ferme et définitive résistance parentale.

Ce n'est qu'en 1983, en m'installant dans le sud de la France, que j'ai rencontré l'opportunité de rentrer comme «élève libre» à l'atelier de gravure des Beaux-Arts de Montpellier. C'était l'occasion de s'initier aux différentes techniques de l'estampe, et rapidement je me consacrais uniquement à la pratique de l'eau-forte. Le prix et la bourse du Languedoc-Roussillon  m'ont permis d'acquérir une presse et un premier atelier s'est créé à Ganges dans l'Hérault.

Depuis la gravure ne m'a plus lâchée. Presse et acide sont devenus complices quotidiens. Depuis longtemps l'intervention sur la plaque, l'instant de la morsure est devenu le moment centrale de ma création. La plaque gravée à une force et un impact visuel et esthétique plus forte que ses tirages, pas toutes les maquettes finissent en tirages. Les deux, plaques ou tirages, peuvent devenir, au même titre, expression de mon œuvre.