Rencontre avec Yannick Boesso, commissaire d'exposition d'Urban Art Fair

Interview

Rencontre avec Yannick Boesso, commissaire d'exposition d'Urban Art Fair - illustration 1

Pour sa troisième édition du 12 au 15 avril 2018, Urban Art Fair accueille dans les espaces du Carreau du Temple, une trentaine de galeries françaises et internationales spécialisées en art urbain. A cette occasion, Artsper part à la rencontre du commissaire d'exposition, Yannick Boesso.

Artsper : Qu'est-ce qu'il y a de nouveau pour l'édition de Urban Art Fair cette année ?

Yannick Boesso : Cette année nous avons changé une grande partie de la scénographie de la foire. C'est important pour nous de déshabituer les visiteurs et de leur offrir une nouvelle expérience. Le public verra plus d'installations et de présentations immersives, davantage de solo ou duo shows proposés par des galeries venant de 8 pays différents. Nous nous efforçons comme pour chaque édition d'offrir d'autres médiums de diffusion, et collaborons en ce sens avec François Gautret et Urban Film Festival pour présenter une quarantaine de courts-métrages de street art et graffitis, en compétition à l'auditorium du Carreau du Temple le 13 et 14 avril en entrée libre.

Par ailleurs, nous organisons une exposition chez Arte au mois de mars avec la galerie Art in The Game, réalisons avec l'artiste Hopare et la galerie 42b la vitrine du Citadium Caumartin, et finalisons avec des institutions et partenaires des projets visant à étendre nos publics en leur donnant un maximum accès à la singularité des artistes que nous présentons.

Rencontre avec Yannick Boesso, commissaire d'exposition d'Urban Art Fair - illustration 1
Rencontre avec Yannick Boesso, commissaire d'exposition d'Urban Art Fair - illustration 1

Artsper : Pourquoi de plus en plus de gens s'intéressent au street art selon vous ?

Yannick Boesso : Encore une fois il s'agit du mouvement le plus compréhensible de notre époque. Le fait d'avoir un lien permanent avec lui par la rue est une passerelle infinie vers sa découverte et son assimilation. Une grande partie des personnes qui ont de l'intérêt pour l'art urbain sont assez jeunes et ont grandi avec, ils ont pu en percevoir l'évolution, la médiatisation, l'effet de mode comme la complexité des médiums et la virtuosité de certains. Il y a une multitude de repères historiques et sociaux que chacun peut s'approprier selon son vécu, sa sensibilité et son environnement.

Artsper : Quels sont les street artistes qui illustrent le mieux le mouvement de l'art urbain et qui le marqueront, selon vous ?

Yannick Boesso : Très objectivement c'est difficile de ne pas citer Banksy, Invader, Shepard Fairey, JR, JonOne, Futura, Dondi, Ernest Pignon Ernest, et Keith Haring. Dans l'ordre, Banksy parce qu'il est celui qui a su le mieux questionner la société, Invader pour son jeu « Flash Invader » et l'interaction qu'il a su créer avec son public, JR pour ses projets qui dépassent largement le cadre du street art et qui ont mobilisé des participants dans le monde entier sur des projets engagés, JonOne pour avoir converti un grand nombre de collectionneurs d'art contemporain en se servant comme le graffeur Azyle de la répétition de son tag pour créer une nouvelle forme d'art abstrait, Futura et Dondi pour avoir engagé dès leurs débuts des recherches abstraites qui dans le contexte de l'époque sont ahurissantes de créativité. Ernest Pignon Ernest car son oeuvre élève la conscience de nos mémoires des lieux et des hommes, et Keith Haring parce qu'il est celui qui a en premier su toucher le grand public par un cri, un engagement, de l'adrénaline, et des rétrospectives dans les plus grands musées au monde. Je n'évoque pas Basquiat volontairement car il est avant tout un artiste d'atelier de mon point de vue.

Rencontre avec Yannick Boesso, commissaire d'exposition d'Urban Art Fair - illustration 1
Rencontre avec Yannick Boesso, commissaire d'exposition d'Urban Art Fair - illustration 1

Artsper : Si vous pourriez seulement collectionner les oeuvres de trois artistes d'art urbain, lesquels choisiriez-vous ?

Yannick Boesso : Invader, Futura, Dondi White si j'ai un budget illimité ! Mais deux sujets m'intéressent plus particulièrement, les sketchs et dessins préparatoires ayant servi au graffiti sur trains, les plus anciens possibles, et les portraits inspirés de la complexité intérieure des êtres, avec Shaka, Popay, Nowart et d'autres. 

Artsper : Quels sont les stands à ne pas manquer cette année ?

Yannick Boesso : Il y a 33 exposants à Urban Art Fair et je conseille vivement de n'en manquer aucun ! Chaque galerie est sélectionnée pour une raison bien précise et je souhaite qu'elles soient toutes découvertes ou redécouvertes par le public.

Artsper : C'est la troisième édition de Urban Art Fair. En trois ans, quels changements avez-vous constaté dans le monde de l'art urbain ?

Yannick Boesso : Quand j'ai contacté les galeries pour la première édition, la plupart m'ont dit qu'elles doutaient de la pertinence d'une foire d'art urbain, aujourd'hui les candidatures se font 6 mois à l'avance. La plupart des gens ont assimilé qu'offrir de nouvelles perspectives aux artistes travaillant dans la rue ne pouvait que stimuler leur créativité, financer leurs projets et faire évoluer encore l'interaction qui existe entre la rue et l'atelier. De nombreux projets et festivals ont vu le jour, et tant qu'il y a de la qualité, de la passion et un respect du travail des artistes, le public se sent concerné.

Artsper : Pensez-vous que l'art urbain s'intègre de plus en plus dans le monde de l'art contemporain ?

Yannick Boesso : L'art urbain est contemporain de fait, donc il n'a pas besoin de s'y intégrer à proprement parler. On peut néanmoins avoir une double réflexion sur ce sujet. Soit on considère que le mouvement est tellement important qu'il doit trouver sa place dans l'histoire en intégrant plus de foires internationales généralistes et de grande envergure, entrer en musée, faire partie des plus grandes collections, soit on peut se dire que le mouvement doit être montré dans son propre contexte, en le divisant en plusieurs grandes thématiques, pour encore quelques années insister sur une approche, même si mercantile, pédagogique et corrélée à son histoire.


Sélection d'œuvres d'art

Dessin, Etude 1, Shaka

Etude 1

Shaka

Dessin - 75 x 58 cm Dessin - 29.5 x 22.8 inch

Vendue

Dessin, Self Red, Toxic

Self Red

Toxic

Dessin - 90 x 70 x 3 cm Dessin - 35.4 x 27.6 x 1.2 inch

3 983 $US

Peinture, Série papier pola #2, Renk

Série papier pola #2

Renk

Peinture - 65 x 35 cm Peinture - 25.6 x 13.8 inch

Vendue

Peinture, Sans titre, Eyone

Sans titre

Eyone

Peinture - 42 x 59 x 1 cm Peinture - 16.5 x 23.2 x 0.4 inch

718 $US

Dessin, Ratfink Show, Kenny Scharf

Ratfink Show

Kenny Scharf

Dessin - 45 x 61 x 2 cm Dessin - 17.7 x 24 x 0.8 inch

Vendue

Photographie, Keith Haring + Ben, Philippe Bonan

Keith Haring + Ben

Philippe Bonan

Photographie - 24 x 18 cm Photographie - 9.4 x 7.1 inch

Vendue

Édition, Diego, Popay

Diego

Popay

Édition - 76 x 57 cm Édition - 29.9 x 22.4 inch

277 $US

Peinture, Sans Titre, Blade (Steven Ogburn)

Sans Titre

Blade (Steven Ogburn)

Peinture - 58 x 82 cm Peinture - 22.8 x 32.3 inch

Vendue

Dessin, Seen, Seen

Seen

Seen

Dessin - 21 x 28 cm Dessin - 8.3 x 11 inch

Vendue

Édition, America's Favorite, Shepard Fairey (Obey)

America's Favorite

Shepard Fairey (Obey)

Édition - 46 x 61 cm Édition - 18.1 x 24 inch

Vendue

Dessin, Doctor Revolt, Revolt

Doctor Revolt

Revolt

Dessin - 82.5 x 58 x 0.1 cm Dessin - 32.5 x 22.8 x 0 inch

Vendue

Édition, The Old Paris, Nasty

The Old Paris

Nasty

Édition - 68 x 89 x 0.1 cm Édition - 26.8 x 35 x 0 inch

465 $US

Sculpture, SET OF 3, Kaws

SET OF 3

Kaws

Sculpture - 28 x 12 x 7 cm Sculpture - 11 x 4.7 x 2.8 inch

Vendue