Cremadecrema

Le meilleur moyen de parler de Cremadecrema est de la laisser le faire elle-même :

« Mora Kirchner Amadio (« Mora » l'anagramme d' « Amor », Amour en espagnol) est mon vrai nom. Cremadecrema est mon identité artistique ; la crème de la crème mais d'un pays du tiers-monde. 

La crème, c'est le top du top, mais c'est également la partie grasse du lait. En Argentine lorsque vous appelez quelque chose ou quelqu'un « grasse » (grasa) cela signifie que vous êtes kitsch voire de mauvais goût. C'est Cremadecrema ; le meilleur de moi-même, mais également mon côté le plus insupportable et le plus « grasa ».

Je suis un bébé des années 90, née et élevée dans les montagnes d'Argentine qui vit maintenant à Berlin. Artiste visuelle, photographe, sculptrice, écrivaine à mi-temps, je travaille aussi le collage digital ; Une femme en mutation permanente.

Je traverse la vie avec un point de vue extrêmement émotionnel et qui dépasse la réalité. J'ai constamment l'impression de vivre entre deux mondes : les villes du monde, les vraies, auxquelles j'appartiens et mon monde intérieur, magique, surréaliste, déformé et drôle. Je suis une personne anxieuse socialement, et j'ai découvert que le meilleur moyen pour moi de coexister sereinement avec les autres, dans notre société moderne, était en créant, en étant artiste.

Ça a commencé par des collages digitaux, puis j'ai commencé à faire des interventions digitales sur mes propres photos en provoquant volontairement des bugs dans l'image.

Je me suis retrouvée à experimenter sur différents médias, à les mélanger, puis  je me suis spécialisée dans la photographie « élargie » (une photographie qui dépasse le cadre).

Je me sens quasiment tout le temps submergée par mes propres émotions ; Ma pratique artistique est ma propre manière de guérir d'une profonde blessure existentielle.

Mon art est une représentation permanente de moi-même telle une Alice au Pays des Merveilles traversant différentes villes du monde et qui me permettent chacune d'entre elles de me reconnecter avec la réalité. 

Je travaille quasi-exclusivement avec des auto-portraits, car c'est ma manière de toujours me rappeler que j'existe, que j'appartiens à la vie, et que la vie m'appartient. ; c'est ma manière de me rappeler que je suis ici, dans l'instant, que je fais partie des deux mondes : le vrai monde, là, dehors, et mon monde intérieur. Par ce moyen et cette manière de faire, j'essaie d'entrainer les gens à explorer leur moi, à se découvrir, à se comprendre et plus que tout à s'aimer. »