Olivier Michel

Olivier Michel vit et travaille à Amiens.

Graphiste de formation, il amorce tout naturellement par l’entremise du dessin son travail artistique dans les années 90. Chaque pièce prend pour origine des gestes et des décisions simples, qu’une ironie certaine pourrait même laisser interpréter comme dérisoires. Ce parti pris de simplicité permet la mise en place de règles qui assoient et cadrent son travail.

Olivier Michel a participé au programme des Pépinières européennes pour jeunes artistes avec une résidence au complexe Méduse à Québec (2006). Il a pris part régulièrement à de nombreuses expositions collectives en France, l'exposition de la Collection BIC au 104 à Paris en 2018, comme à l’étranger. Son travail a fait l’objet d’expositions individuelles notamment à la Galerie du Haut Pavé à Paris (2002), ou plus récemment avec le Frac Picardie (2013). En 2016, il est invité par l'artothèque d'Hennebont à investir sa galerie d'exposition. Il a également réalisé plusieurs œuvres dans l’espace public, dont la dernière en date : le 1% artistique de l’hôtel de police de Beauvais.

Représenté par la Galerie Réjane Louin il participe à plusieurs reprises au salon du dessin Drawing Now et ses œuvres sont présentes dans diverses collections privées et institutionnelles : société BIC, Frac Picardie, artothèques de Caen, Amiens, Hennebont.

L’entreprise d’Olivier Michel ne recherche ni vitesse ni prouesse, elle traduit l’importance de la durée, de ce temps incompressible qu’induit la réalisation de l’œuvre, rejouée et déclinée parfois grâce à l’enregistrement vidéo. Le geste de l’artiste est fixé dans son accomplissement, dans ses séquences et amplitudes.

Au gré des traces et des marques sur le papier, l’emprise du temps et son écoulement sont rendus palpables, par des effets d’envahissement, de recouvrement, de superposition de motifs déployés sur une même surface. A l’aide de matrices, en recourant à plusieurs techniques d’impressions, sérigraphie ou monotype, Olivier Michel distille décalages et variations pour explorer tous les possibles d’un motif impliqué dans l’amplitude variable de la série.

Loin de toute recherche chromatique, de tout désir de composition et de construction, ces tracés s’entremêlent et finissent par créer des zones de densité et de transparence, des illusions d’épaisseurs et d’enfoncement dans la surface.

Observés indépendamment de leur processus de production, les créations d’Olivier Michel s’inscrivent dans une tradition qui renoue avec certains codes de l’expression abstraite. Le tracé prend valeur de pur signe, éradiquant toute velléité de narration chez l’artiste, toute tentative d’interprétation de la part du spectateur. Le motif s’efface, mettant en avant le geste du créateur et le processus de recouvrement d’une surface initialement vide, nue.