Victor Cadene

Ses premiers émois, ceux de l’enfance, Victor Cadene les puisent en Ardèche, dans les couleurs et les parfums du jardin de la maison familiale. Le lieu est décoré de meubles et d’objets chinés, passion maternelle très vite assimilée. Très jeune, il rencontre la coloriste-plasticienne Edwige Delcambre. Elle va lui apprendre la couleur, l’histoire du mobilier et celle des Arts décoratifs.

Elle l’encourage aussi à fréquenter l’école des Arts appliqués de Valence.
Victor Cadene se met au dessin et se découvre une passion : celle de sublimer les choses. Il y cultive aussi son goût pour le passé sans vraiment céder à la nostalgie, nourrit son amour de la fragilité, fait sien le roman de Roberto Peregalli, Les lieux et la poussière. Il pousse un jour la porte d’une singulière boutique lyonnaise, Un Château en Espagne, galerie sensible et hétéroclite où cohabitent objets anciens et insolites. Victor y reste deux ans, ciselant son sens de la scénographie et son esthétique de la patine, aiguisant son œil pour apprendre à aimer les rides, les imperfections, d’un objet.


Son premier projet d’aménagement intérieur, Victor Cadene le dessine à la main réalisant un théâtre de papier devenu depuis plus qu’un mode d’expression onirique, sa signature artistique. Composition, couleurs, motifs… son talent d’ensemblier affleure déjà et il commence dès 2016 à vendre ses dessins pour ce qu’ils sont et ce qu’ils représentent, indépendamment de leur prédisposition à prendre corps dans le monde réel. De passage à Milan, Victor côtoie le temps d’une parenthèse enchantée de deux ans, la scène artistique et créative de la vibrante cité italienne. Lorsqu’il rentre à Lyon, il s’attaque au sens propre aux secrets de la couleur et de sa symbolique, travaillant chez le fabricant de peintures Ressource avant de lui réaliser certaines de ses vitrines.

En 2017, une publication sur le site internet The Socialite Family lui ouvre une nouvelle fenêtre sur le monde. Il est contacté par la maison Hermès, pour laquelle il dessine plusieurs décors à destination des boutiques Shang Xia, puis multiplie les allers-retours à Londres où il va choisir et souvent dessiner, papier peint, poignée, teintures et autres détails d’une maison de 700m2.
Un travail de l’art décoratif pour cet artiste qui a choisi, il y a longtemps déjà, un format de dessin caractéristique et intimiste obligeant celui qui le regarde à s’en rapprocher pour espérer en saisir tous les détails.