Inspiré par Dali

“Toute mon ambition consiste à matérialiser avec la plus impérialiste rage de précision les images de l'irrationalité concrète". C'est de cette façon que Salvador Dalí définissait ses objectifs artistiques.. Pour parvenir à ce résultat, Dalí cherchait à provoquer en lui-même un état d'exaltation qui libérait son activité créatrice pour produire ses  “photographies de rêve peintes à la main". L'artiste a été influencé par le cubisme et par le dadaïsme , et par sa rencontre avec Picasso à Paris. Il a été inspiré aussi par les ready-mades de Marcel Duchamp, ces objets ordinaires devenus objets d'art par le choix de l'artiste :  il en étend le concept en associant dans ses œuvres plusieurs objets sans aucun lien préalable.

Dalí était également fasciné par la théorie de la relativité d'Albert Einstein, publiée en 1920, qui définit la gravitation comme une déformation de l'espace temps. Il va s'en inspirer pour son œuvre iconique La Persistance de la mémoire, l'illustration artistique de la traduction littérale de cette déformation du temps. 

Dans cette œuvre fantasque, Dalí nous plonge dans un monde étrange, onirique, étonnant. Le spectateur ne voit d'abord qu'une vaste scène déserte, peut-être certains des motifs de Dalí, fourmis, bacon, avant d'observer les détails du premier plan, notamment les fameuses montres “molles". En suggérant que des montres métalliques puissent fondre et s'amollir, Dalí remet en cause nos idées acquises quant au monde physique et notre perception du temps. 

L'œuvre évoque aussi, d'une façon plus générale, l'inéluctabilité de la mort, car ces montres, même si elles ne marquent pas la même heure, nous rappellent que chaque minute de vie d'un individu le rapproche un peu plus de sa fin.

L'art de Dalí  son comportement, son extravagance et sa moustache relevée sont les emblèmes du surréalisme. Ce mouvement naît à Paris au début des années 1920 sous l'impulsion des poètes français d'avant garde André Breton et Louis Aragon. Il est devenu l'un des courants artistiques européens les plus influents du siècle. 

Les nombreux artistes qui le rejoignent croient qu'en libérant l'inconscient pour le réconcilier avec le conscient, l'humanité pourra aller au-delà des entraves de la logique et de la raison. Beaucoup sont d'ailleurs influencés par les idées de Sigmund Freud et de la métaphysique, pour qui l'analyse des rêves aide à cerner cet inconscient en mettant en lumière les souvenirs et les désirs réprimés d'un individu. 

Ainsi, pour les surréalistes, l'art et la peinture moderne doivent libérer le subconscient hanté par des préoccupations fondamentales telles que le sexe, la mort, la violence, les pulsions, la crainte, l'érotisme.

Salvador Dalí se rattache, comme René Magritte, à une forme bien particulière de surréalisme, dite “onirique", par laquelle les artistes utilisent des techniques classiques pour représenter leurs rêves ou leurs cauchemars. Le peintre catalan rend le surréalisme populaire grâce à sa première exposition individuelle de 1929 et ses œuvres hallucinatoires qui explorent ses réminiscences, ses phobies, ses perversions et ses désirs. 

Ses œuvres d'avant garde ont influencé et continuent d'influencer les artistes contemporains. Jeff Koons par exemple a rendu un double hommage à Dalí, avec son Lobster, qui a les moustaches recourbées de l'artiste et évoque l'une de ses œuvres, le Téléphone-homard. Il est pourtant loin d'être le seul artiste marqué par le grand maître énigmatique, excentrique et provocateur.

Artsper vous propose de plonger dans les univers énigmatiques de nos artistes les plus talentueux, tous marqués par l'œuvre de l'extravagant peintre espagnol.