Extrait de la campagne ATMOS—WeareEarth

Le magazine Atmos a pour mission d'aborder la résolution des problèmes liés à la crise climatique d'une manière créative et bieveillante. L'équipe Artsper s'est entretenue avec la rédactrice en chef du site Atmos, Daphne Chouliaraki Milner, pour parler d'environnement, d'art et des raisons pour lesquelles il est temps pour tous de se joindre à la lutte pour notre planète.

1. Pouvez-vous nous parler d'Atmos, de ses origines et de la façon dont vous en êtes arrivés là aujourd'hui ? Comment décririez-vous la mission et l'éthique fondamentales de ce média ?

Atmos a été créé en 2019 par nos merveilleux fondateurs Willow Defebaugh et Jake Sargent, qui se sont rencontrés après des années de travail dans le monde culturel. Ils se sont réunis autour d'un désir commun de rendre compte de la crise climatique en prenant une position d'empathie et de créativité, et en favorisant la résolution de problèmes. Le reste appartient à l'histoire. La mission d' Atmos est de réunir des écrivains, des artistes et des militants qui se consacrent à la justice écologique et sociale, à la narration créative et au réenchantement du monde naturel. Nous sommes animés par le souci et la compassion, ainsi que par un sentiment d'urgence face à l'état fragile de notre planète. Et nous nous efforçons d'amplifier les voix d'un large éventail d'expériences. Il y a tant d'histoires qui attendent encore d'être racontées et, comme l'a dit Vanessa Nakate lors d'une récente conversation, chaque histoire a aussi une solution à offrir.

2. Atmos promeut un large éventail de contenus allant des leaders spirituels aux créateurs de mode, en passant par des musiciens. Comment trouvez-vous vos partenaires et qu'est-ce qui vous motive à travailler avec eux ?

C'est un véritable mélange. Nous avons la chance d'avoir une équipe internationale répartie sur trois continents. Chaque membre de l'équipe a un groupe de personnes dont il s'inspire et qui sont proches de lui. Nous essayons également de rester en contact avec les anciens contributeurs, en leur demandant ce qu'ils font, avec qui ils travaillent, ce qui les inspire. Je me tourne aussi vers les réseaux sociaux pour élargir notre liste de contributeurs : si je rencontre un photographe ou un activiste qui m'inspire, je partage ses coordonnées avec l'équipe. Je pense que ma principale motivation pour travailler avec quelqu'un est son éthique et son attitude envers le travail collaboratif. À titre personnel, j'aime travailler avec des personnes bienveillantes et réfléchies, qui partagent les mêmes valeurs qu'Atmos en matière de justice sociale et climatique.

À gauche : Couverture de ATMOS, Volume 06-Beyond de Theo de Gueltzl. À droite : extrait de ATMOS- CourseCorrection de Philip-Daniel Decasse.

3. Votre direction artistique est motivée par la beauté de la nature. Avez-vous des artistes environnementaux dont vous vous inspirez ?

Absolument - il y en a probablement trop pour les citer tous. J'adore la photographie, alors je dirais que Camila Falquez, Cristina Mittermeier, Leslie Zhang, Eddie Wrey, Alexandra Leese, Nadine Ijewere, Cho Gi Seok et Philip-Daniel Ducasse (qui a photographié l'une de nos couvertures pour l'Issue 06: Beyond) sont quelques noms qui me viennent à l'esprit. Je vous recommande aussi de découvrir le travail de l'artiste M. Wash, avec lequel notre directeur de création, Rana Toofanian, a collaboré pour notre dernier numéro sur la réimpression de la réhabilitation. Et puis le peintre Jatinder Singh Durhailay, et Agnes Denes qui a également suscité de l'intérêt. Je profite de cette occasion pour mettre en lumière le travail d'écrivains tels que Ruth H. Hokpins, Whitney Bauck, Rachel Cargle, Mary Hegler, Adam Mahoney, Amy Westerwelt, Akshat Rathi, et bien sûr l'éditeur-en-chef d'Atmos, Willow Defebaugh, qui continuent à alimenter le combat pour la justice climatique.

4. Pour développer la question précédente, comment les artistes ou les personnes créatives peuvent-elles selon vous utiliser leur travail pour parler de l'environnement ?

Je pense que toutes les histoires concernent l'environnement, d'une manière ou d'une autre, parce que nous faisons partie de la Terre. Et je crois aussi au pouvoir de ces histoires pour faire bouger les choses. Les données sont extrêmement importantes pour le mouvement climatique, car elles nous offrent une vue d'ensemble des changements environnementaux et sociaux qui se produisent sur la planète en raison de l'activité humaine. Mais ce sont les histoires qui nous aident à imaginer des futurs alternatifs, à visualiser les possibilités infinies de ce que nous pouvons réaliser si nous nous unissons. Dans un monde construit sur la domination, l'asservissement et l'extraction, l'art nous aide à encourager la gentillesse, la compassion, la générosité, la communauté et la parenté. Tous ces éléments sont essentiels à la lutte pour la justice climatique.

À gauche : quatrième de couverture d'ATMOS, Volume 06-beyond de Camila Falquez. À droite page d'accueil d'ATMOS.

5. Il y a beaucoup d'informations scientifiques sur Atmos. Travaillez-vous avec des scientifiques ou des collaborateurs externes pour obtenir vos preuves factuelles ?

Nous avons la chance d'avoir une directrice du climat fantastique, Yessenia Funes, qui est extrêmement bien informée des derniers développements scientifiques dans le secteur du climat. Et nous veillons toujours à ce que toutes les statistiques que nous publions soient vérifiées auprès de sources fiables. Nous travaillons également en étroite collaboration avec des collaborateurs issus de différents secteurs universitaires, tels que Jessica Hernandez, spécialiste de l'environnement et auteure de Fresh Banana Leaves, ou Jiaying Zhao et Elizabeth Dunn de Happy Climate, pour des articles à l'intersection de la science, du climat et de la culture.

6. Quels conseils pouvez-vous donner à nos lecteurs qui souhaitent faire partie de la solution à la crise environnementale ?

Je ne peux parler que de mon expérience, mais ce que je peux dire, c'est que vous n'êtes jamais trop petit pour faire la différence. Il est facile de ressentir le poids écrasant de la crise climatique et de penser qu'aucune action individuelle ne peut changer les choses de manière significative. Et c'est vrai, dans le sens où nous avons besoin de changements au niveau politique pour réguler l'impact environnemental des grandes entreprises et des gouvernements, qui sont tous deux responsables de manière disproportionnée des problèmes actuels. Mais le pouvoir réside dans le fait que les gens se rassemblent pour une cause commune, et cela commence par des actes individuels de résilience et de résistance. Je me réfère également à des personnes comme Sonya Renee Taylor et le professeur Loretta Ross, qui ont démontré le potentiel révolutionnaire de l'amour de soi, de la compassion pour soi et pour les autres, pour transformer le monde. C'est en cultivant un état d'esprit aimant et empathique que l'on construit des communautés de personnes qui voient réellement l'humanité de leurs pairs et qui s'en occupent de manière honnête et significative. C'est un état d'esprit qui brise les divisions que l'on nous apprend à croire éternelles, comme la séparation perçue entre le monde humain et le monde naturel. C'est une vraie source d'inspiration pour moi.

7. Atmos a clairement pris une initiative engagée concernant le climat et la culture. Comment voyez-vous l'évolution de ce message dans les mois et années à venir ?

La situation va devenir d'autant plus urgente. Les effets de la crise climatique se font déjà sentir dans de nombreuses régions du monde. Dans quelques années, personne ne pourra plus l'ignorer.