
Ba nié ( la sardine dorée )
Stéphane Foucaud
Peinture - 93.5 x 114.5 x 4 cm Peinture - 36.8 x 45.1 x 1.6 inch
2 401 $US
Peinture : acrylique
112.5 x 99.5 x 4 cm 44.3 x 39.2 x 1.6 inch
Retours gratuits pendant 14 jours
Authenticité garantie
En savoir plusPaiements sécurisés
Tirage
Œuvre unique
Signature
Oeuvre signée à la main
Authentification
Vendue avec certificat d'authenticité de l'artiste
Facture de la galerie
Dimensions cm • inch
112.5 x 99.5 x 4 cm 44.3 x 39.2 x 1.6 inch Hauteur x Largeur x Profondeur
Support
Encadrement
Non encadrée
Œuvre vendue en parfait état
Localisation de l’œuvre: Nouvelle Calédonie
J'enviais presque mon chien, qui possédait la hauteur idéale pour cet exercice. Il aurait éventuellement pu utiliser sa langue pour retirer les punaises de courges, sous les feuilles des « squashs » (anglicisme pour « citrouilles »). Me voyant à quatre pattes, à prélever les nuisibles, il penchait la tête sur le côté, afin de signifier son étonnement. De cette patiente tâche, dépendait la pérennité de notre label « bio », sur la totalité de la production de nos champs, exempts de pesticides.
Mais, dans l'entreprise familiale, on ne m'autorisait à faire ce travail qu'à reculons. Mon père redoutait de me transmettre sa passion pour le travail de la terre. Il n'en faisait d'ailleurs pas l'éloge, évoquant uniquement les crédits contractés sur les engins agricoles, dont nous allions potentiellement hériter, les inondations, les sécheresses et j'en passe. Il se projetait, à ma place, en train de poursuivre de longues études, qui m'octroieraient une assise constante sur une chaise de bureau, claquant des doigts pour avoir un café. Comment lui annoncer, dans ces conditions, mon désir d'arrêter l'école ? Son grand gaillard de dix-sept ans n'aurait jamais la patience d'attendre encore dix ans pour réaliser quelque chose de concret.
C'est la télé qui regardait, tous les soirs, le paternel ronfler, habitué exténué des informations tronquées du vingt heures. Il essaya bien d'embaucher des jeunes de la région. Mais tous capitulaient devant l'amoncellement des tâches à accomplir. Ils préféraient des salaires moindres à la capitale, dont les lumières offraient davantage d'interactions sociales et de parcours imprévisibles grisants, contrairement au village, où tout le monde se connaissait et savait même à quel moment on allait se croiser.
Le soir où j'informai toute la famille de mes adieux au lycée, l'inquiétude se lut sur leurs visages, redoutant la réaction du patriarche. Ce-dernier se contenta de quitter la salle à manger, sans se retourner, en laissant tomber un « Je suis désolé !». Se sentant coupable de m'avoir légué un fardeau, il n'eut pas le courage de me sermonner. Pour me confronter avec l'arborescence des difficultés inhérentes au métier d'agriculteur, il m'octroya de suite des parcelles à gérer en autonomie, espérant ainsi secrètement me voir abandonner ce projet. Dès la première semaine, je ronflai de concert avec le paternel, nos visages éclairés par l'écran du téléviseur.
La deuxième semaine, je baptisai moi-même le piège à cochons sauvages, installé près du champ de patates que ces bêtes avaient déterrées. Tombant nez à nez avec un verrat tout droit sorti de Jurassic Park, je dus me précipiter dans la cage en ferraille, où je me réfugiai de justesse, avec l'impossibilité d'en ressortir. Le loquet de ma prison, défoncée par le monstre, fut plié en « V » et nécessita l'utilisation d'une pince pour être redressé. Une fois que le paternel m'en libéra, il me confia que la perte des 40% de la récolte était surtout l'œuvre des rats. Suite à cette mésaventure, Jonas, le petit dernier, me taquina en faisant des « Grouiik ! Grouiik ! Gronk ! » en mangeant sa soupe. Mais tout ce qu'il obtint, c'est une tape de maman derrière la tête, l'invitant à plonger tout son visage dans le velouté de légumes.
Par ailleurs, la vieille s'inquiétait de me voir seul ces derniers temps, avec le tracteur pour seule compagnie. Elle éprouvait cette appréhension surtout lors des cousinades, car ceux de mon âge s'affichaient avec leurs copines. Elle fit donc appel à la magie d'Hyppolite, le doyen de la tribu, pour rompre le sort du « cœur esseulé ». Je me méfiais de ce vieux guérisseur kanak farfelu, dont les soins nécessitaient souvent que l'on s'affuble d'accoutrements ridicules. J'acceptai, à contre cœur, de porter en bandoulière un tronçon de bambou gravé. Notre sorcier m'expliqua qu'à l'époque, le fourreau végétal, orné de dessins incisés, utilisé pour attirer les filles, protégeait également le porteur durant ses voyages. L'un des compartiments contenait des herbes envoutées, l'autre me servait de gourde. J'étais au moins sûr pour l'eau fraîche, mais beaucoup plus sceptique pour l'amour à venir. Toujours aussi taquin, Jonas goûta de nouveau, inopinément, à sa soupe brûlante, bénéficiant de l'élan maternelle. Il venait de chanter les paroles du tube de Philippe Lavil : « Il tape sur des bambous », en fixant mon accessoire.
Contre toute attente, la semaine suivante, un engin hypnotique aux cheveux dorés fit son apparition. Elle accompagnait son père primeur, venu négocier dans notre exploitation. Elle s'intéressa immédiatement à mon grigri : « Trop classe ton sac ! Tu trouves ça où ? ». J'accrochai de suite avec cette bretonne, venue se réconcilier avec son géniteur, qui était parti plusieurs années auparavant. Pleine d'idées et inscrite dans un cursus validant un diplôme de marketing, elle me proposa de créer un futur QR code, qui serait lié à un site et qui permettrait aux clients de sélectionner mes légumes à la carte avant de venir chercher leur panier. Hyppolite n'y avait pas été de main morte sur les herbes, pensai-je intérieurement.
Puis me vint à l'esprit que le côté azimuté du papy vaudou devait sûrement se répercuter sur les envoutés, quand Marjolaine m'exposa sa solution pour éradiquer les rongeurs. Il était question de procéder à une opération pratiquée par les Bretonnes, à la fin du XIXème siècle, et qui consistait à coudre le cul d'un rat vivant. Continuant de manger sans pouvoir déféquer, celui-ci devenait fou de rage et de douleur. Il se mettait alors à terrifier et à déchiqueter ses congénères en fuite. Une minute de silence et mon regard droit dans ses yeux me permirent de mesurer tout le sérieux de ma couseuse de rat. Je laissai alors spontanément échapper : « Non mais, tu me vois les choper pour leur ficeler le trou de balle !? ».
Or, l'infructueuse récolte de ces derniers jours finit par me persuader. Très remonté envers les bestioles, devant ce terrible gâchis, le passage tant redouté et rebutant de la couture chirurgicale prit finalement des airs de sadisme. Parce qu'ils étaient dotés d'une redoutable intelligence, attraper l'un d'entre eux constitua la partie la plus difficile. À table, Jonas chantonnait en sourdine des paroles de son cru, afin d'éviter un troisième plongeon dans son bol : « J'en ai rat…le cul ! De la haute couture… des huluberlus ! ». Tenant la main de ma lumineuse Celtique sous la nappe, je l'imaginais déjà se pencher sur l'appellation de notre nouvelle enseigne : l'entreprise « Rat-tissé ».
À propos du vendeur
Galerie d’art professionnelle • Nouvelle Calédonie
Vendeur Artsper depuis 2022
Vendeur certifié
Né à Paris en 1971 Foucaud Stéphane à l'habitude de dire qu'il est né une seconde en fois en 1974, date de son arrivée sur l'île de l'igname (Nouvelle-Calédonie). Une terre encore à démystifier qui nourrit son travail artistique chargé de mythes et de syncrétismes. Son vécu en milieu tribal servira l'empreinte d'une pratique picturale commencée pendant ses études d'arts plastiques à la faculté de Strasbourg. Scarifications et formes découpées, simplifiées, s'imposeront sur la toile comme si l'omniprésence des sculptures, marqueurs des terres kanaks s'y dissimulait. Son expressivité décrite comme « néo-tribale » par son public s'orientera naturellement vers l'Océanie et ses diverses cultures. Le melting pot local lui aura donné les « signes » pour une facture métissée et rhizophage, faisant cohabiter la gestuelle spontanée de son coup de pinceau avec la finesse du dessin à la plume.
La livraison est internationale. La liste des pays disponibles est indiquée à la première étape de votre panier.
Si votre pays n’apparaît pas, contactez-nous à [email protected], et nous verrons ce que nous pouvons faire.
Veuillez noter que des frais de douane peuvent s’appliquer pour les œuvres expédiées à l’international. Cela est précisé dans la première étape du panier.
Vous pouvez choisir une adresse de livraison différente de l’adresse de facturation. Assurez-vous qu’une personne de confiance soit présente pour réceptionner l’œuvre si vous ne pouvez pas être là.
Vous avez acheté une peinture, une sculpture ou une œuvre sur papier ?
Retrouvez nos conseils d’experts pour la conservation et la mise en valeur de vos œuvres dans les articles ci-dessous :
Artsper vous propose un accès à plus de 200 000 œuvres d'art contemporain issues de 2 000 galeries partenaires. Notre équipe d'experts sélectionne soigneusement les galeries pour garantir la qualité et l'originalité des œuvres.
Vous bénéficiez de :
Œuvres au prix galerie
Retour sous 14 jours, peu importe votre localisation
Revente facile de l’œuvre achetée sur Artsper
Outils de recherche personnalisés (sélection et univers sur mesure)
Notre service client est à votre écoute pour toute assistance.
Chez Artsper, notre mission est de vous permettre de collectionner des œuvres d’art en toute sérénité. Découvrez les protections que nous offrons à chaque étape de votre expérience d'achat.
Nous travaillons en étroite collaboration avec des galeries d’art rigoureusement sélectionnées. Chaque vendeur présent sur Artsper est minutieusement examiné et approuvé par notre équipe, assurant ainsi le respect de notre charte de déontologie. Vous avez ainsi l’assurance d’acheter des œuvres authentiques et de haute qualité.
Avant d’être mises en ligne, toutes les œuvres d’art sur Artsper sont examinées et validées par notre équipe de modération. Vous pouvez ainsi naviguer en toute tranquillité, sachant que chaque pièce répond à nos critères d’excellence.
Notre équipe d’experts en art contemporain est disponible par téléphone ou par email pour répondre à toutes vos questions. Que vous souhaitiez un conseil sur une œuvre ou une sélection sur mesure pour enrichir votre collection, nous sommes là pour vous accompagner.
Si vous avez acheté une œuvre sur Artsper et que vous souhaitez la revendre, nous vous offrons une plateforme dédiée pour la remettre en vente. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Vous avez la possibilité de proposer un prix pour certaines œuvres, tout comme dans une galerie. Cette fonctionnalité vous permet d’engager des discussions et potentiellement d’acquérir vos pièces à des prix avantageux.
Notre équipe se charge de négocier pour vous et vous informe dès que la meilleure offre est obtenue. N'hésitez pas à faire appel à notre expertise pour vous assurer une transaction au meilleur prix.
Nous voulons que vous soyez pleinement satisfait de votre achat. Si l’œuvre que vous recevez ne vous convient pas, vous disposez de 14 jours pour la retourner gratuitement, et vous serez remboursé intégralement, quelle que soit la raison.
Tous les paiements par carte bancaire sont traités par Paybox, leader mondial des solutions de paiement. Grâce à leurs normes de sécurité strictes, vous pouvez effectuer vos transactions en toute confiance.
Dans le rare cas où une œuvre arrive endommagée ou ne correspond pas à la description, nous sommes là pour vous aider. Que ce soit pour un retour, un remboursement, une restauration ou un échange, notre équipe vous accompagnera tout au long du processus et veillera à trouver la solution la plus adaptée à votre situation.
Utiliser l'une des méthodes de paiement disponibles sur Artsper pour votre commande.
Signaler tout problème dans la semaine suivant la réception de l'œuvre.
Fournir les preuves photographiques requises (incluant l’œuvre et l’emballage d’origine).
L'œuvre reçue manque d'une caractéristique décrite (par exemple, une signature ou un cadre).
L'œuvre présente des différences significatives par rapport à sa description (par exemple, une variation de couleur).
L'œuvre est endommagée à la réception.
L'œuvre est perdue ou endommagée par le transporteur.
La livraison subit un retard important.
Avec Artsper, vous collectionnez en toute sérénité.
Choisissez vos préférences
L'art vous appartient
L'art vous appartient