Rencontre avec Romain Costa

Fondateur de Studio Costa Molinos

Rencontre avec Romain Costa - illustration 1

De son enfance dans le nord de la France à la création de son cabinet d'architecture parisien, Romain Costa s'est imposé comme l'un des architectes les plus influents du moment. Passionné d'art, sans cesse en vadrouille et les yeux toujours grands ouverts, cet influenceur pas comme les autres, dont le credo est “Architecte en balade" a répondu à nos questions. Mode, architecture, décoration, découvrez les multiples inspirations d'un amoureux de l'art sous toutes ses formes.

1. Hello Romain ! Tu es architecte mais aussi influenceur. Peux-tu nous parler rapidement de ton parcours et de tes projets ? 

Bonjour, en effet, je cumule ces deux métiers (même si je n'adhère pas tellement au terme d'influenceur qui induit qu'il y a un rapport d'influencé/influençable avec les gens qui me suivent sur Instagram). 

L'architecture est une passion depuis l'enfance. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu être architecte : petit, j'aimais autant les disciplines créatives que scientifiques. Je voulais donc faire un métier qui puisse me permettre de m'évader tout en étant pragmatique. 

J'ai fait mes études en Belgique, aux Instituts Saint Luc pour plusieurs raisons : pour la réputation de l'enseignement belge et pour la proximité de la Belgique avec la ville où j'ai grandi, Lille. À Bruxelles, j'ai découvert la culture urbaine et la musique électronique. Après un retour dans ma ville natale pendant quelques années où j'ai exercé le métier d'architecte, je suis venu m'installer à Paris. J'ai commencé à développer en parallèle de mon activité principale, l'univers de mon Instagram et mon blog : un mélange entre architecture, lifestyle et mode. Un bon moyen pour moi de composer entre la rigueur de la profession d'architecte au sein du bureau que j'ai co-fondé, Costa Bonnamour et mes passions ainsi que d'autres projets engagés qui me tiennent à cœur comme le projet @ _jamesdine_.

2. Tu as un univers affirmé, un feed Instagram à faire pâlir les blogueurs mode et un œil artistique averti, où trouves-tu ton inspiration au quotidien ? 

Je trouve mon inspiration dans la vie de tous les jours. Ma formation d'architecte m'a permis de travailler mon point de vue, mon regard au monde. Dans chaque chose, je vois du beau, du potentiel. Également passionné de mode, je suis toujours attentif aux moindres détails qui fabriquent la ville, je ne quitte jamais mon appareil photo et fais toujours en sorte que mes streetstyles révèlent des paysages urbains surprenants ou des intérieurs étonnants. Pendant très longtemps, je ne postais des photos qu'avec du bleu (on peut d'ailleurs voir mes avant/après sur mon autre compte). Depuis l'été dernier, je sors un peu de ma zone de confort en changeant de couleur : en ce moment je suis dans ma période rose mais la semaine prochaine, je reviens au bleu !

Rencontre avec Romain Costa - illustration 1
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3. Et d'ailleurs, quels artistes contemporains, célèbres ou émergents sont des sources d'inspiration pour toi ? 

J'ai grandi avec une photo de Picasso (par Doisneau) dans ma chambre étant enfant et pendant longtemps, j'ai cru que c'était quelqu'un de ma famille. C'est l'un des artistes favoris de ma mère : elle m'a transmis son admiration pour lui. Ayant la chance d'être proche du musée Picasso de Paris, j'y vais régulièrement pour me ressourcer. 

4. Tu te décris comme un architecte en balade, qu'est-ce que cela signifie pour toi ? Quels paysages, urbains ou non, quels détails, quelles couleurs... attirent ton attention ? 

La phrase qui accompagne mon blog depuis le départ est : «Architecte en balade, parfois je m'habille. r_». Je me souviens avoir trouvé cette phrase en terrasse, à peine arrivé à Paris. Je voulais qu'à l'aide de quelques mots, on comprenne de quoi j'allais parler : d'architecture, de promenade (architecturale ou touristique) et de mode. 

Être en balade, ça montre simplement que j'aime être en mouvement, (j'ai d'ailleurs un hashtag pour ça #passionmouvement) tout en étant curieux. Je suis plutôt un garçon très urbain qui aime se ressourcer dans la nature. J'ai eu de la chance, enfant, de grandir à la lisière d'une forêt dans le Nord de la France, à Croix, à quelques minutes à peine de la ville. Cette promiscuité entre la nature et ville m'a permis de ne jamais manquer de l'un ou de l'autre. 

Je suis attiré par tous les détails qui fabriquent la ville, de l'abri-bus, jusqu'à la poubelle de rue. Je trouve de la beauté dans le banal car c'est ce qui permet à mon sens de mettre en exergue ce qui relève de l'extraordinaire. Cette beauté du banal, j'en ai fait le sujet de mon mémoire de fin d'études d'architecture. J'ai travaillé sur la disparition des baraques à frites dans le Nord de la France et en Belgique en me demandant si la disparition de ce bricolage urbain n'était pas une uniformisation de nos villes et une perte de caractère. Ça peut sembler loufoque, mais ce constat m'a amené à des questionnements plus généraux sur la ville et sur ses constructions actuelles. 

Rencontre avec Romain Costa - illustration 1
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5. Quelles sont les dernières expositions qui t'ont marqué et pourquoi ? 

Je fais beaucoup d'expositions parisiennes afin d'en parler sur mon blog. En mode, l'exposition qui m'a le plus plu ces derniers temps est celle de l'association Azzedine Alaïa qui met en avant des pièces Balenciaga de la collection privée d'Alaïa (en les mettant à chaque fois en dialogue avec des pièces Alaïa). En design et architecture, j'ai adoré l'exposition le nouveau monde de Charlotte Perriand, tout simplement parce que cette femme me fascine, tant dans son parcours que dans la qualité de ses réalisations. En art, j'ai été perturbé par l'exposition de Christian Boltanski. 

6. Quel est ton lieu culturel préféré en France ? Et dans le monde ? 

Mon lieu culturel favori sera probablement la Villa Cavrois de Mallet-Stevens, car ayant grandi à côté, je l'ai vu se transformer et retrouver toute son ampleur. 

Dans le monde, le Chichu Art Museum de Tadao Ando. 

7. Tu es également un amateur d'objets d'art, quels conseils donnerais-tu pour donner un cachet unique à un appartement ou à un bureau ? 

De choisir des œuvres ou des objets qui provoquent une émotion. De mon côté, je choisis toujours des œuvres d'art ou des objets d'arts qui m'apaisent, le plus souvent en céramique et très souvent aux formes architecturales. Pour les magnifier, j'essaie toujours de les mettre en place de manière minimale afin de ne pas les étouffer, je suis plutôt du genre « Less is More » que « cabinet de curiosités ». 

8. Et enfin, en cette période de confinement on a forcément envie de savoir : à quoi ressemble ton intérieur ? As-tu revu la décoration ou l'aménagement au vu de la situation ? 

L'un des choses les plus importantes dans mon salon/ salle à manger, est un meuble bibliothèque bas qui fait toute la longueur d'un des murs et sur lequel sont posés des objets d'arts en argile et quelques plantes. Les livres ont une place importante dans mon quotidien et en cette période de confinement, je suis ravi de les avoir proches de moi. En ce qui concerne les meubles, ils sont plutôt de style années 50. Sur mes murs, il y a peu de choses : deux œuvres d'art et trois grands tirages photos (deux d'architecture et un de ma mère enfant). 

Je n'ai pas vraiment changé la décoration de l'appartement, je prends surtout soin de mes plantes en ce moment, ce que je n'ai pas toujours le temps de faire le reste de l'année. 


Sélection d'œuvres d'art

Photographie, On the surface of the earth, Li Wei

On the surface of the earth

Li Wei

Photographie - 100 x 100 cm

8 126 CHF

Photographie, Untitled (Men in the Cities), Robert Longo

Untitled (Men in the Cities)

Robert Longo

Photographie - 50.8 x 138 cm

22 957 CHF

Édition, Unite, Le Corbusier

Unite

Le Corbusier

Édition - 57 x 45 cm

9 955 CHF

Édition, Nu couché II, Jean Fautrier

Nu couché II

Jean Fautrier

Édition - 38 x 57 cm

1 828 CHF

Design, Vase avec Decoration Pastel (Ramie 190), Pablo Picasso

Vase avec Decoration Pastel (Ramie 190)

Pablo Picasso

Design - 32 x 22 x 16 cm

31 857 CHF

Édition, 7e Prix Denis-Lalanne, Claude Viallat

7e Prix Denis-Lalanne

Claude Viallat

Édition - 45 x 31 x 1 cm

498 CHF

Sculpture, Tête de jeune fille à la frange (d'après Amedeo Modigliani), Amedeo Modigliani

Tête de jeune fille à la frange (d'après Amedeo Modigliani)

Amedeo Modigliani

Sculpture - 70 x 17 x 23 cm

17 777 CHF

Photographie, Playstation 2, Charles Pétillon

Playstation 2

Charles Pétillon

Photographie - 111 x 146 cm

6 095 CHF

Peinture, Cascading Line (Polka), Jeremy Annear

Cascading Line (Polka)

Jeremy Annear

Peinture - 120 x 160 cm

30 798 CHF