Quick Pen

Après avoir obtenu son diplôme à l'institut supérieur des beaux arts de Tunis en 2010, Akram a commencé à intégrer le monde de l'art plastique de manière professionnelle en qu'artiste pluridisciplinaire, en allant du dessin à la peinture, au story boards jusqu'à l'installation et Street Art.

Il a participé à plusieurs expositions individuelles et collectives et à réussi à gagner plusieurs prix nationaux, ce qui lui a ouvert les portes d'événements internationaux en Allemagne, Turquie, Algerie, Italie, France…

Akram est un artiste populiste, qui veut atteindre les gens avec le plus de moyen possible et les inviter à participer à ses œuvres. Il souhaite donner vie aux endroits délaissés et stimuler la mémoire des gens en s'appuyant sur l'authenticité, élément clé de sa recherche plastique.

Ses recherches et composition tourne toujours autour de la provocation et du détournement. Un moyen de communication qu'il a choisi pour s'extérioriser, pour critiquer et se libérer des chaines de la vie quotidienne.

Pour lui rien n'est plus puissant qu'une idée dont le temps est venu et dont l'objectif est de toucher le ciel, de donner l'espoir pour un futur meilleur et s'évader de A à Z .

Exposition Z2 « Dystopie » 

Apocalypsisme

S'adaptant avec son époque, et les soucis affligés sur la société par les problèmes de la mondialisation, l'art s'est vu métamorphosé depuis les débuts des années 1900. Il ne simule donc plus la réalité, il est plutôt au service de sa réalité, d'un art qui se veut nouveau, libre et libérateur ; d'où l'avènement de l'art contemporain.

 Aujourd'hui, période post-covid, le monde fragilisé après la pandémie du Corona a changé, et sa vision de l'art aussi. Face à un avenir douteux, l'homme s'attend désormais à tout ! On est passé du stade d'avoir le choix de briser les restrictions et de simuler des perspectives d'avenir adaptées aux normes de notre imagination, au stade de la confrontation avec un présent qui dépasse toutes les attentes qu'on puisse imaginer ! L'artiste n'est donc plus maitre de son jeu, mais le véritable pion de cette improbable réalité…

 Inspiré jusqu'à l'obsession, je réponds à toutes les questions qui traversent mon esprit à travers ce nouveau travail qui traduit mes pensées face aux choses et à ce qui peut se passer. Pauvreté, pollution, guerres et violence… sont les causes éternelles que j'ai toujours tenté de soulever, mais par une nouvelle approche cette fois-ci plus précise et à l'image «de ma perception imaginaire. » 

J'ai commencé par me demander à quoi ça sert de traiter de la question de la pollution ou de la violence, à quoi bon coucher ses peurs sur une simple peinture carrée et plate…transformant ma technique de détournement artistique à un réel détournement de destination ; jusqu'à ce qu'il devienne mon sujet principal. Je n'ai pas utilisé des symboles mais d'une manière plus correcte j'étais entrain de symboliser, c'est-à-dire j'ai cherché à créer de nouveaux symboles dans un sens esthétique. Mes yeux au service de mon esprit, dictent à mes mains une technique, simplifiée ; clarifiant les choses telles que je les vois Les scènes passent donc par un médium extérieur dans lequel le dessin n'est pas absent, et les personnages sont bien présents. J'ai joué sur le plein et le vide dont le vide devient le sujet, je dénonce le cynisme et la décadence de la société avec des dessins saisissants ; expressifs et surréalistes, c'est certainement un reflet des images d'un vécu social partagé. Assassin's Ave L 'Wart et Orabehi Trades me a Arab death, 

Partant du Corona, catastrophe qui a engendré beaucoup d'autres problèmes sociaux importants qui sont restés jusqu'aujourd'hui le sujet de prédilection de plusieurs artistes plasticiens, je me suis trouvé face à un traitement plastique délicat, du pays d'où je viens jusqu'au pays dans lequel je vis. Chaque tableau à une perception et une vision, chaque tableau a sa dimension et sa lecture. 

Quant à l'idée, c'est la même chose, et c'est comment comprendre notre réalité après Corona ? Comment pouvons-nous interpréter une peinture qui simule des choses que nous avons l'habitude de considérer comme imaginaire. L'enfant porté par le père face à un mur. Qui est important dans la peinture ? Devrions-nous nous concentrer sur l'élément humain dans notre peinture ou sur l'extérieur ? L'espace? Pouvons-nous nous interroger à nouveau sur notre lecture et compréhension des œuvres d'art pour pouvoir déduire l'ordre d'importance?

 La fille qui regarde la soucoupe volante est-elle un fantasme ? Ou ne devons nous pas plutôt nous concentrer  sur la fille et son sourire ? Ou suis-je ? déconfiné ? A l'extérieur ? À l'espace extra-atmosphérique qui a ruiné le plus important? Allons-nous nous concentrer sur tout ce qui nous ronge? Je veux dire dans la structure et la couleur et toutes les composantes de ma peinture ? Lorsque l'artiste se tient devant un mur et peint, l'artiste parle-t-il de sa profondeur à lui ou fait-il une autoreproduction se représentant faisant lui-même partie du problème ? Dit-il que le partage de la peinture est basé sur l'observation de la perception de l'artiste ? Est-ce que cela fait partie de la peinture et que ça s'éclaircit en étant traité. Son choix de symbolisme explicite est-il un appel de détresse annonciateur de l'apocalypse. La présence d'enfants dans certains tableaux est-elle une forme de figuration de la peur pour les générations à venir d'un avenir qui ne leurs réserve que pollution, misère, pandémie, réseaux sociaux et catastrophes naturelles ? Ou est ce qu'ils seront dévorés par le développement technologique bien avant que tout cela n'advienne? 

Ce sont toutes les préoccupations et les recherches de réponses auxquelles j'ai cherché au fond de moi-même à répondre en dessinant sur des toiles sans émettre de préjugés ni de réponses claires; une traduction des lueurs d'obsessions d'un artiste que j'ai voulu partager avec tout le monde. Pour vous partager à vous tous, ma vision du monde, la réalité que je vois.