
La cabane aux butternuts
Foucaud Stéphane
Peinture - 105 x 110 x 4 cm Peinture - 41.3 x 43.3 x 1.6 inch
2 408 $US
Peinture : acrylique
105 x 95 x 4 cm 41.3 x 37.4 x 1.6 inch
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Authenticité garantie
En savoir plusPaiements sécurisés
Tirage
Œuvre unique
Signature
Oeuvre signée à la main
Authentification
Vendue avec certificat d'authenticité de l'artiste
Facture de la galerie
Dimensions cm • inch
105 x 95 x 4 cm 41.3 x 37.4 x 1.6 inch Hauteur x Largeur x Profondeur
Support
Encadrement
Non encadrée
Œuvre vendue en parfait état
Localisation de l’œuvre: Nouvelle Calédonie
Cette histoire raconte comment un jeune guerrier kanak se rebelle contre les missionnaires refusant de brûler les masques païens de ses ancêtres, celui-ci s'enfuit vers d'autres horizons et devient chasseur de prime à l'époque ou le bagne est installé dans son pays. En voici l'histoire complète, lisible également dans la page Stéphane Foucaud l'artiste, voir dans l'album de l'expo "A VAHO":
Au début, je me contentais d’observer les missionnaires et je respectais leur dieu. Tous les hommes s’activaient à ériger la structure de ce qui me semblait être une mini cathédrale, du moins, ce que j’en compris d’après la photo commémorant l’ordination d’un de nos religieux. Quand le Père François ordonna de brûler les masques de nos ancêtres, avec la complicité du chef de notre tribu, je n’eus qu’un seul réflexe : celui de brandir vers les cieux, en signe de rébellion, cette figure d’oiseau qui représentait notre clan. Je me postai alors à l’orée de la forêt pendant que Baptiste, rebaptisé ainsi par l’homme d’Eglise qui par là même avait assouvi ses ambitions de pouvoir, me sommait de revenir auprès des profanateurs. Je devais avoir l’air d’un hibou de mauvais augure car personne n’osait s’approcher. Je disparus alors, la fumée chargée des esprits déchus suivant mon sillage, comme un signe d’approbation, pensai-je. Ma sœur jumelle sut où me trouver dans la végétation. Elle me rapporta qu’au lever du jour, je serais excommunié si je ne rentrais pas de suite avec mon masque blasphématoire. Sans attendre ma réponse, elle me tendit une boucle des cheveux dorés de notre mère, morte en couches, en m’enjoignant de la déposer dans mon sac d’amulettes pour accompagner mon voyage de proscrit. J’avais le même tempérament que mon père, lui aussi banni, à l’époque, par la chefferie, pour avoir arraché sa future femme à sa famille de santaliers. Ce qui avait coûté un gros contrat à la tribu. Le destin me fit croiser la police kanake après quatre jours de marche. Comme je parvins à stopper l’hémorragie de l’un des leurs avec des herbes endémiques de ma région « hoot ma whaap », ils m’adoptèrent de suite. Pour le coup, ces mercenaires m’appelèrent « Dakata » (docteur en langue Xaracùù). Il faut dire que le forçat évadé qu’ils avaient ramené sur Numéé (Nouméa) s’était défendu comme un chien enragé. Cela faisait maintenant trois saisons d’ignames que j’étais engagé et neuf jours qu’on était posté autour du pénitencier de l’île Nou pour dissuader les candidats à la tentative d’évasion en pleine recrudescence...ce devait être la saison. L’alerte se substitua au chant du coq au onzième jour. Nous étions débauchés en fin d’après-midi quand les gardes eurent épuisé leurs méthodes de battue à l’européenne. C’était ma vingtième chasse à l’homme. Notre groupe se sépara et, du haut de la colline, tout comme le faisait mon paternel, j’observai les mouvements de la faune maritime. C’est un escadron de dauphins curieux qui attira mes yeux sur son corps en étoile, à quelques mètres de la côte. Mes comparses devaient être hors de portée de mes cris : au loin, une nuée de points noirs (sûrement des roussettes) s’échappant des brousses me le confirmait. Mon déporté m’avait déjà repéré quand j’arrivai sur la plage. Épuisé, il nagea péniblement vers moi tandis que je tenais ma sagaie vers le ciel en signe d’apaisement. Il était nu à sa sortie de l’eau. J’avais déjà vu le visage de l’abandon, celui de l’abnégation, mais celui d’une telle désolation, jamais. Il semblait porter une affection affligée à quelque chose qu’il tenait dans sa main droite et qu’il ne quittait plus du regard. Ma lance lui fit signe d’ouvrir la main : il y dévoila une mèche blonde. Celui qui n’avait jamais quitté son masque, avec son nez aquilin et son œil vif, me faisait penser à un rapace. Il venait de s’offrir une seconde chance. Je lui tournai le dos pour localiser les autres. Je gravis de nouveau la colline puis je contemplai mon pays, baignant dans l’immensité de l’océan. Je réalisai alors que le ciel nous protégeait déjà depuis le début. Les missionnaires n’avaient fait qu’y ajouter la crainte de Dieu.
À propos du vendeur
Galerie d’art professionnelle • Nouvelle Calédonie
Vendeur Artsper depuis 2022
Vendeur certifié
Né à Paris en 1971 Foucaud Stéphane à l'habitude de dire qu'il est né une seconde en fois en 1974, date de son arrivée sur l'île de l'igname (Nouvelle-Calédonie). Une terre encore à démystifier qui nourrit son travail artistique chargé de mythes et de syncrétismes. Son vécu en milieu tribal servira l'empreinte d'une pratique picturale commencée pendant ses études d'arts plastiques à la faculté de Strasbourg. Scarifications et formes découpées, simplifiées, s'imposeront sur la toile comme si l'omniprésence des sculptures, marqueurs des terres kanaks s'y dissimulait. Son expressivité décrite comme « néo-tribale » par son public s'orientera naturellement vers l'Océanie et ses diverses cultures. Le melting pot local lui aura donné les « signes » pour une facture métissée et rhizophage, faisant cohabiter la gestuelle spontanée de son coup de pinceau avec la finesse du dessin à la plume.
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