
Ba nié ( la sardine dorée )
Stéphane Foucaud
Peinture - 93.5 x 114.5 x 4 cm Peinture - 36.8 x 45.1 x 1.6 inch
2 372 $US
Peinture : acrylique, crayon, papier journal
99.5 x 80 x 4 cm 39.2 x 31.5 x 1.6 inch
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Authenticité garantie
En savoir plusPaiements sécurisés
Tirage
Œuvre unique
Signature
Oeuvre signée à la main
Authentification
Vendue avec certificat d'authenticité de l'artiste
Facture de la galerie
Technique
Dimensions cm • inch
99.5 x 80 x 4 cm 39.2 x 31.5 x 1.6 inch Hauteur x Largeur x Profondeur
Support
Encadrement
Non encadrée
Œuvre vendue en parfait état
Localisation de l’œuvre: Nouvelle Calédonie
Cette œuvre met en avant une scène de vie sur fond de commerce du coprah, un revenu non négligeable sur l'une des îles de la Nouvelle-Calédonie. Voici l'histoire complète de l’œuvre:
Yvonne avait beau être discrète, sa distinction de fille de petit chef la mettait à l’épreuve. Quand ce n’était pas le moindre de ses faits et gestes qui était épié par la population de l’île, c’était qu’on la sollicitait pour s’assurer de la bienveillance de son père. La starification de ce-dernier n’arrangeait pas les choses : ce personnage haut en couleur adorait épater les touristes et les insulaires en prenant son élan du sommet de la falaise pour se jeter dans les flots bleu turquoise, sagaie à la main. Il ratait rarement sa cible, remontant des carangues et parfois des tazars encore tout frétillants. À la veille de passer son Bac, Yvonne se disait que « Birdman », foudroyé par la maladie, ne l’aura pas connue en tant que femme. Il resterait, comme image de lui, ce cliché offert par un Australien, qui fut à l’origine de ce surnom qu’on lui attribua, autant pour le style de ses plongeons que pour le ballet de certains volatiles qui l’accompagnaient dans ses piqués. Le paternel avait sans doute pressenti un autre envol, celui de sa fille, dès son plus jeune âge, en dehors des terres claniques. Après sept ans d’absence, cette ingénieure en sciences agronomiques revenait avec son projet d’exploitation de coprah sous le bras, et, déjà, des promesses de contrat auprès de sociétés de produits cosmétiques. Elle se retrouva cependant sans aucun recours quand elle constata que ses deux frères s’étaient octroyés toutes les cocoteraies. Le cadastre étant récemment entré dans les affaires coutumières des autochtones, il était difficile de résoudre des problèmes fonciers fondés qui plus est sur la parole. Quelques anciens seulement tenait un « cahier », eux aussi sujets aux contestations. Adoptée auprès de la sœur du vieux, comme cela se faisait souvent dans les mœurs kanaks, quand l’un des deux sexes venait à manquer, la fratrie, adepte de l’argent facile, n’eut guère l’envie de s’associer au processus chronophage de la gérance d’une entreprise. Leur statut de ramasseurs de coco leur suffisait amplement. Ils faisaient la sourde oreille quand elle expliquait la rentabilité qu’ils obtiendraient en transformant les noix en huile pour les grands groupes de produits cosmétiques. Le poids de cette communauté encore patriarcale l’avait évincée de son héritage. Elle en voulait à son père de ne pas avoir fait le nécessaire de son vivant. Il lui manquait terriblement malgré tout. Ce sentiment de vide et d’amertume dirigea ses pas vers la petite case abandonnée, ancien lieu de rendez-vous pour les spectateurs avant d’assister au grand « saut ». Construite pour le folklore, elle abritait l’âme de son géniteur. À quelques mètres de la falaise, sur un terrain très pentu, ce « squat » lui paraissait bien « borderline ». Les quinze jours passés dans la « loge » du vieux, à ruminer son « comeback » plein d’illusions, brouillaient-ils ses perceptions ? Ce soir-là, il lui sembla que quelqu’un marchait dans les herbes hautes. Il s’agissait en fait des cocos secs de la plantation des frangins, située à proximité, et qui, après leur chute, roulaient vers elle, grâce à la forte déclinaison du sol. La densité de la pelouse freinait ces véritables « ballons de rugby ». Jusqu’alors, personne ne s’était rendu compte de cette cueillette inespérée, masquée par une brousse qui avait pris possession de la piste de décollage de « Birdman », le lieu n’étant plus entretenu. Ainsi, les cocos tombaient-ils bien directement à la mer. Le paternel lui envoyait-il un signe ? Dès lors, les compétences de paysagiste d’Yvonne nourrirent les railleries de la tribu, qui ne se doutait pas du but de ses activités nocturnes. En effet, la jeune ingénieure agronome se mit à tondre la pelouse en forme d’entonnoir pour diriger les « ballons » à l’arrière de la case, dans laquelle se trouvait la presse à huile automatique, alimentée par de l’énergie solaire. Quand les frères, jaloux, se rendirent compte du profit engendré par leur sœur, grâce à la chute nocturne de « leurs » cocos, ils arrêtèrent de passer la débrousailleuse afin de retenir la totalité de la production. Or c’était compter sans la solidarité féminine ! Montées en association et promues actionnaires de l’entreprise, les femmes de l’île apportèrent directement de la chair de noix de coco séchée à Yvonne. Le triangle vert, taillé au-dessus de la falaise, prit alors toute sa dimension symbolique…
À propos du vendeur
Galerie d’art professionnelle • Nouvelle Calédonie
Vendeur Artsper depuis 2022
Vendeur certifié
Né à Paris en 1971 Foucaud Stéphane à l'habitude de dire qu'il est né une seconde en fois en 1974, date de son arrivée sur l'île de l'igname (Nouvelle-Calédonie). Une terre encore à démystifier qui nourrit son travail artistique chargé de mythes et de syncrétismes. Son vécu en milieu tribal servira l'empreinte d'une pratique picturale commencée pendant ses études d'arts plastiques à la faculté de Strasbourg. Scarifications et formes découpées, simplifiées, s'imposeront sur la toile comme si l'omniprésence des sculptures, marqueurs des terres kanaks s'y dissimulait. Son expressivité décrite comme « néo-tribale » par son public s'orientera naturellement vers l'Océanie et ses diverses cultures. Le melting pot local lui aura donné les « signes » pour une facture métissée et rhizophage, faisant cohabiter la gestuelle spontanée de son coup de pinceau avec la finesse du dessin à la plume.
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