Prince & Princess Art Gallery
À propos du vendeur

Galerie d’art professionnelle

Paris, France

Vendeur Artsper depuis 2015 15 commandes finalisées

Akira et Sébastien Kito sont les rois chez Prince et Princess Art Gallery

Paris 19 janvier 2016 au 20 février 2016

Présentation
La galerie Prince & Princess Art Gallery présente, outre un ensemble de peintures d’Akira Kitô couvrant la période des années 1954 à 1972, plusieurs sculptures de son fils Sébastien.
Cette exposition ouvre un dialogue artistique entre un père et un fils, dialogue qui n’a pu se tenir du vivant d’Akira Kitô, le père, et qui résonne aujourd’hui, en cette occasion, de façon magique, par la mise en perspective de leurs œuvres.
Ce dialogue est très émouvant car, comme dans la tradition japonaise, les liens familiaux sont remplis d’un respect et d’une dévotion du fils pour le père, sentiments qui transparaissent clairement dans ce dialogue.

« Akira Kitô né au Japon en 1925 séjourna et travailla à Paris entre 1953 et 1970, date à laquelle il retourna au Japon pour ne plus en revenir jusqu'à sa mort en 1994.
Fils et petit-fils d'artistes traditionnels reconnus par la cour Impériale du Japon, Kitô était venu se former à l'art occidental et à l'art moderne en particulier en étudiant d'abord à l'école des Beaux-Arts de Paris de 1953 à 1957.
On peut supposer aussi que, comme beaucoup de jeunes artistes japonais, il venait à Paris autant pour s'émanciper de la tradition, qui plus est familiale dans son cas, que pour découvrir l'art moderne et " l'avant-garde " - l'art vivant en quelque sorte.
Dès sa sortie de l'école, il devint actif – à la fois par sa propre production et par son engagement dans la vie artistique bouillonnante de l'époque.
Ses premières peintures des années 1955 et 1956 témoignent de son admiration pour Paul Klee, pour Dubuffet, pour les artistes naïfs ou faussement naïfs. Ce sont des peintures en apparence enfantines comme Ma sœur est morte ou Ma voiture mais qui ne trompent pas sur le grand savoir-faire de leur auteur dans le dessin et le traitement subtil de la couleur sur des fonds très travaillés – qui resteront sa "marque".
Ces "enfantillages" sont tout de suite très proches des travaux de Cobra, notamment de Appel, mais avec des couleurs plus sourdes et moins éclatantes. On sent aussi une culture picturale plus réfléchie, moins spontanée et moins expressionniste – bref une maîtrise picturale impressionnante chez un artiste aussi jeune, sans qu'elle concède rien à l'académisme. Tout de suite Kitô a donc son style et sa manière, à la fois primitifs et raffinés, spontanés et maîtrisés.
Assez vite, Kitô mêle à cette inspiration européenne "moderne" des signes et des figures en provenance aussi bien de son pays natal, le Japon, que des arts primitifs et indigènes, avec toujours la même parenté avec Klee.
Dans les années 1958-1960, Akira Kitô réussit une synthèse subtile et forte entre des vocabulaires hétérogènes grâce à une technique consommée.
Qu'il peigne un Masque, une Japonaise ou un Dragon, on a affaire sur une surface réduite (en général des formats de 70 cm sur 50) à une composition simple sur des fonds profonds, denses et travaillés. Les signes qui structurent la composition sont des signes primordiaux qui peuvent provenir de la culture japonaise mais, pour nous, tout autant d'archétypes imaginaires, comme ceux que l'on trouve à la même époque chez Miro ou Appel. L'atmosphère est mystérieuse et magique. Il faut rappeler à ce sujet que le nom de famille du peintre, Kitô, signifie en japonais "tête de diable". Les titres parlent d'eux-mêmes : Amulette, Rêve noir, Femme mythologique. Avec parfois une connotation personnelle mélancolique : Autoportrait, Solitude, même si l'humour est très souvent présent.
Par la suite, au cours des années 1960, les signes tendent à se disséminer ou à former des réseaux plus compliqués (Désespoir, Ville, l'Île déserte). La référence à Hundertwasser avec qui Kitô fut très lié est évidente – mais il faut préciser que l'échange entre les deux amis fut réciproque. Toutefois Kitô garde sa palette grise et assourdie, sans faire sien le carnaval coloré de son ami. Kitô réunit alors avec bonheur humour Cobra, fausse naïveté de Dubuffet et démons japonais.
L'histoire pour nous s'arrête là car subitement, pour des raisons difficiles à connaître et probablement plus personnelles que picturales, le peintre retourne au Japon, où il continuera dans le même style mais pour le public japonais.
Curieux retournement après une période intense d'engagement dans la vie artistique parisienne : comme si la force des origines ne pouvait indéfiniment être niée ni même indéfiniment suspendue.
L'effet regrettable de ce revirement ou de ce retour est que nous manquons d'une vision complète de l'artiste et de son art, mais le côté " maverick " de Kitô en ressort encore mieux. Il y a de la sauvagerie et de l'excès chez cet artiste cultivé et subtil.

Le relais vient avec son fils Sébastien Kito (je laisse tomber la graphie ô), qui est, lui, un artiste franco-japonais "à part entière", si l'on peut s'exprimer ainsi sans que ce soit risible, puisque Sébastien Kito est né en France en 1963 et y a travaillé sans discontinuer depuis.
Comme son père, il a été élève de l'école des Beaux-Arts – et, ironiquement ou pas, dans l'atelier d'un artiste qui fut d'abord Cobra, je veux dire Alechinsky.
Bien qu'il ait travaillé avec Raymond Hains comme assistant pendant plus de dix ans, il a pu développer une pratique de sculpteur bien à lui, qui est aux antipodes des fantaisies expressives de Cobra, aux antipodes de la calligraphie, du matiérisme et de la mythologie. Ajoutons qu'il fallait de la résistance pour travailler avec Hains tout en préservant sa propre voix.
La sculpture de Sébastien Kito est faite de formes simples, évidées et "transparentes", qui sont traversables par le regard et même traversables physiquement dans le cas des plus grandes. Elles découpent l'espace avec légèreté et s'y inscrivent comme des dessins grandeur nature. Les formes sont obtenues de manière lisible par la découpe des surfaces intérieures qui sont ensuite pliées et étendues/développées vers l'extérieur. S'il y a quelque chose de japonais ici, c'est l'écho de l'origami, art de plier le papier, ici appliqué aux métaux et verres.
Les couleurs sont simples, telles que les propose le commerce (rouge, jaune, bleu, rose), à moins que Kito ne conserve la couleur du métal, de l'étain, des verres teintés industriellement, du matériau. Elles arrêtent le regard sur leur forme et le laissent ensuite passer à travers elle. S'il y a une parenté "moderne" à noter, c'est celle avec Calder mais sans la dimension "mobile". Les articulations sont souvent faites de charnières qui indiquent la possibilité de plusieurs positions - voire celle de replier la sculpture.
Il est important de souligner que Sébastien Kito travaille à des échelles très différentes, depuis la petite sculpture discrète qu'on pose sur un meuble jusqu'à la sculpture pour l'espace extérieur, en passant par les sculptures d'intérieur qui s'intègrent bien au design des espaces habitables.
Il y a là quelque chose d'original, entre minimalisme, cinétisme immobile, projet conceptuel et même design, par exemple pour les prismes colorés si énigmatiques qu'ils semblent venir de quelque autre planète.
Le plus grand compliment qu'on puisse faire à Sébastien Kito est que sa sculpture réussit à n'avoir pas d'âge : elle ne répond pas aux clichés (essentiellement naturalistes ou technologiques) de la production contemporaine, mais elle n'a pas non plus de relation visiblement dépendante au passé. Elle est elle-même comme elle est.
Ce n'est pas si courant et produit sur le regard un effet rafraîchissant de dépaysement sans exotisme. »

Yves Michaud
le 10 janvier 2016
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