
Inspiré par Martin Parr
Inspiré par Martin Parr
Né dans la banlieue de Londres en 1952, Martin Parr est membre de la prestigieuse agence de photo-journalistes Magnum Photos depuis 1994. Initié par le regard d'un grand-père passionné, il étudie la photographie à Manchester Polytechnic, et s'intéresse très tôt à la photographie documentaire à travers l'œuvre d'Henri Cartier Bresson. Très vite, c'est la photographie vernaculaire, soit la documentation des choses courantes qu'il choisit d'illustrer - en particulier l'ennui qui le fascine, et la classe prolétaire. Sa première série de photos (en noir et blanc), Bad Weather, traite de fait d'une obsession britannique absolument banale.
Fin observateur, Martin Parr porte un regard plein d'humour et de dérision sur les dérives de la société occidentale. A la fois anthropologue, reporter critique et poète de son époque, il décrit depuis plus de trente ans tant les dérives du tourisme de masse et la vanité de la jet-set internationale que l'ennui qui semble en découler à travers des clichés aux couleurs criardes et un certain sens de l'autodérision - électrique signature de son approche novatrice de la photographie documentaire. Son regard acerbe, souvent ironique s'intéresse aux petits faits du quotidien, des réunions de famille aux bains de soleil sur les plages britanniques, des zones périurbaines au consumérisme des centres commerciaux. Le spectateur se surprend à se reconnaître dans des détails drôles, ridicules et parfois touchants que capture l'objectif de Martin Parr. Se moque-t'il de nous ? Se moque-t'il de lui-même ? Ou bien son œuvre n'est-elle qu'une ode burlesque et colorée à notre quotidien désenchanté, à nos manies post-modernistes et à notre angoisse de l'ennui ?
“Tu viens d'une autre planète." lui dira d'ailleurs Henri Cartier Bresson lors de son exposition It's a small World à Paris en 1995.
Des cadrages rapprochés - toujours plus près du réel, des scènes grotesques, un flash éblouissant sans aucune retouche couleur, sans “jamais chercher le sourire", voilà ce qui caractérise l'esthétique de l'ennui flamboyant que donne à voir Martin Parr.
De ses séries photographiques il a tiré plus de 90 livres et édité plus d'une trentaine d'ouvrages sur la photographie dont les trois volumes de The Photobook: A History, ainsi que Life's a Beach (2013), Martin Parr Paris (2014) et Autoportrait (2015) aux Éditions Xavier Barral. Grand collectionneur de cartes postales, de livres de photographies et d'objets absurdes, il a dévoilé les méandres de son univers lors de l'exposition itinérante «Planète Parr», présentée notamment à Paris au Jeu de Paume, en 2009. Martin Parr a reçu des prestigieux prix, dont celui de la Royal Photographic Society et le prix Erich Salomon (photojournalisme).
Il est également l'auteur de plusieurs films documentaires qui accompagnent ses séries de photos comme une légende ou un prolongement, lesquels s'apparentent à des films intimes de scènes de vie qui montrent les personnages réels qu'il photographie et illustrent les rencontres qu'il a pu faire.
Considéré par le photographe américain Alec Soth comme “le Jay-Z de la photographie", Martin Parr a imposé la photographie vernaculaire comme une discipline majeure de la photographie contemporaine et inspire un grand nombre de ses confrères photographes à l'heure où les abus et réalités de la société occidentale ne demandent qu'à être dénoncés. Au-delà, son esthétique influence très largement l'auto-reportage pratiqué sur les réseaux sociaux, du cliché classique de son hamburger à la moindre photo de vacances. Voici une sélection d'œuvres d'art d'artistes contemporains qui s'inspirent de ce grand photographe. Vous pouvez en découvrir davantage dans notre sélection de recommandations de photographie.