Gustavo Lins

Gustavo Lins, qui œuvre désormais dans son nouvel espace-atelier du 219-221 rue Saint Martin, dans le 3ème arrondissement de Paris, est l’exemple même du syncrétisme culturel qui caractérise notre époque. Ce Brésilien, fils de chirurgien, est passionné d’anatomie et doué pour le dessin.

Il fait des études d’ingénieur avant de bifurquer vers l’architecture.
Une fois passé son diplôme, Gustavo ne bâtira pas des immeubles, mais des vêtements en s’interrogeant sur ce qui lie l’architecture à la mode, sur ce qui unit le monde rationnel de la géométrie à celui plus organique du corps humain…

Formé à la couture par Juliette Cambursano, ex-première d’atelier chez Cristobal Balenciaga, il sera tour à tour modéliste, patronnier, coupeur, première-main qualifiée, prototypiste et chef d’atelier.

Fort de cette incomparable connaissance technique, il se lance en 2004 et deviendra membre permanent du calendrier de la haute couture avec l’appellation « grand couturier », mais toujours avec la même préoccupation : trouver des points de contact entre l’architecture et le corps humain. Il construit, par exemple, un fourreau au moyen de trois coutures, celles des épaules et milieu du devant. Celle-ci est profonde. Une ombre creuse ainsi le devant du vêtement qui, à l’instar d’une colonne, donne sa verticalité à la silhouette…

Des réponses, il en trouvera encore en explorant les estampes japonaises. Là, les pans des toitures sont dessinés de manière régulière, orthogonale, tandis que les lignes qui figurent la végétation ondoient et s’entremêlent. La géométrie euclidienne, rationnelle, cohabite en toute harmonie avec la fluidité, avec le mouvement qui est aussi celui du corps humain. Mais du Japon, Gustavo Lins retient surtout la construction du kimono : des bandes horizontales qui s’assemblent en spirale et qui vrillent ensuite autour du corps. C’est cette étonnante construction qui lui permet aujourd’hui d’écrire une nouvelle histoire : Archi-Sweat.

Archi-Sweat, ce sont des sweaters avec ou sans manches, assemblés par trois ou six coutures. Des coutures qui parcourent le corps comme les vagues des kimonos des estampes japonaises. A la manière de Cristobal Balenciaga, les volumes sont basculés vers l’arrière. Surdimensionnés, ces sweaters ont une énergie propre qui tient aussi à leurs matières, molleton, jersey, popeline et/ou mousseline de soie. Réversibles, unisexes, à porter de quatre manières différentes, ils font la synthèse entre deux mondes qui habituellement s’opposent : celui de la sophistication urbaine et l’univers des skaters, rappeurs et taggueurs que le couturier connaît bien. Ce sont eux, en effet, qui régulièrement, maculent sa vitrine. Mais au lieu de pester contre ces street-artistes, Gustavo Lins a trouvé la parade : il dialogue avec eux en taguant lui-même sa devanture ! C’est aussi de là qu’est née l’idée d’Archi-Sweat.

Actuellement Gustavo collabore avec le projet « petit h » de chez Hermès, en tant que designer, depuis la création de celui-ci. Gustavo a collaboré également avec des manufactures de porcelaine comme celle de Munich, Nymphenburg, concevant et sculptant des bustes drapés à la manière de ses kimonos, tels qu’il les a vus dans les estampes japonaises.

Il a collaboré également avec Sèvres Maison de la Céramique en créant une sculpture éclairée comme une lanterne : « Un habit de lumière », vendu au PAD – Londres en octobre 2014.

Actuellement Gustavo Lins développe sa nouvelle marque LÏNS Paris et sa boutique/atelier, 219-221 Rue St Martin, en proposant un vestiaire masculin et féminin, fidèle à ses créations, avec une gamme assez concentrée pour satisfaire les besoins actuels de sa clientèle.