Bernard Malaisy

Bernard Malaisy est né à Lille en 1945. Il entre à l'Ecole des Beaux Arts en 1962, et commence sa carrière en tant que photographe dans la publicité.

En 1971, sa rencontre avec Jean-Pierre Melville lors du tournage de "Un flic" est déterminante, les portes du cinéma s'ouvrent à lui : Il est successivement photographe de plateau puis directeur de la photographie et participera à la réalisation d'une centaine de films.

En 1990, Bernard Malaisy s'aperçoit que le dessin et la peinture lui manquent et lui sont essentiels en tant que créateur… Tout en continuant de travailler pour le cinéma, il leur consacre de plus en plus de temps. Esthète fondamental, passionné par tous les arts, s'inspirant, mais de loin, des plus grands peintres ou photographes de tous les courants, c'est dans ses paysages intérieurs que Bernard Malaisy trouve son inspiration, et aussi dans ceux du Lac Majeur, sur les berges duquel il a installé son atelier, retrouvant ainsi ses racines italiennes.

Des « ringhiera », aux ambiances brumeuses et bleutées des paysages, la peinture de Bernard Malaisy est un doux mélange de son enfance passée en Italie et des polars des années 70. Il laisse vagabonder ses pensées, il n'a pas besoin d'avoir les yeux ouverts, les images du Lac Majeur ne le quittent jamais, son travail est loin d'être spontané, il n'aime pas la facilité du geste déconnecté de la pensée. Il réalise plusieurs croquis avant de commencer. Enfin, il prépare son papier, le nourrit de cire neutre, travaille ensuite au pinceau ou à la brosse en y posant ses pigments naturels, dessine au pastel gras, puis en soustrait la matière à la pointe sèche jusqu'à retrouver la blancheur du papier. Toujours dans la fluidité du geste, le papier, les cires, les pigments et les pastels s'harmonisent dans le but ultime du peintre.

Bernard Malaisy a dans la tête la photographie de sa peinture achevée avant de la commencer, mais, comme on lit la dernière page d'un livre avant tout le reste, il lui reste tout ce chemin à parcourir avec son pinceau et ses couleurs. Entre le rêve et l'illusion, les horizons de Bernard Malaisy, les paysages qui n'en sont pas, les lignes suggestives, pénètrent et s'enchevêtrent à l'intérieur, s'imbriquent dans les volumes comme portés par le vent ou la lumière. Tantôt ses univers se veulent rassurants, nostalgiques, ou évocateurs de la féminité. Tantôt, dans la pénombre, ils nous révèlent les tourments intérieurs ou les pensées profondes d'un philosophe qui s'ignore. Depuis 2013 il expose ses œuvres, ses peintures entrent progressivement dans des collections privées en France et en Italie.