Julie Proust

Le visuel m'accompagne depuis ma plus tendre enfance.

A l'origine, l'humain et rien que l'humain. Un personnage dessiné puis modelé, des portraits photos, des vidéos de duos ; tout tourne autour du corps, de ses expressions. En parallèle, le professionnel m'amène à travailler dans l'urbanisme et à interroger de plus en plus les paysages. Cependant, je butte sur la représentation des espaces. Le déclic viendra d'un voyage, grâce à des tickets de train conservés en raison de leur calligraphie étrangère si pittoresque. En les découpant et redisposant, je découvre que je peux recomposer les paysages visités. 

Pas besoin d'une représentation exacte, réaliste pour retranscrire, je peux schématiser! Libérée de La représentation, je me mets à explorer les lignes, les traits et les retraits, les ombres et leur lumière, à aller vers ce que l'œil perçoit et non ce qu'il voit cela, toujours en associant des matériaux récupérés ici et là ; « mes tickets de train à moi ». Ceux-ci sont ensuite retravaillés et établis en une composition dans laquelle j'insère mes maisons ou bateaux ou personnages. Il faut ensuite fixer l'ensemble en ayant recours à la colle et / ou à la couture qui peut être discrète ou partie intégrante du tableau. 

Dernièrement, la peinture s'invite de plus en plus souvent dans mon travail mais la démarche reste la même : schématiser et intégrer des éléments extérieurs pour faire naître, à l'aube (je travaille très tôt le matin) des scénettes urbaines ou zen. Quelques années après, je me pose régulièrement la question : qu'est-ce que je faisais avant ?