Jean Noël Delalande

N'étant pas très doué pour ma peau, je me perçois semblable bien souvent à ces choses floues vacillantes, contingentes, improbables, ébranlées violemment par des abats d'incohérence.

Perforé alors de tenaces hébétudes, comme des gouffres les jambes ouvertes. Certains mutismes ne m'appartenant pas. La quête inextinguible d'une genèse marine et lointaine. Une barrique, un bloc avec des pattes. Des vieilles bêtes, abruties, silencieuses aux abris dans les prés.

Pour la peinture kif en vrac.

Des vaillances et quelques platitudes. Parfois très habité, ça grouille plutôt dans le bon sens, un clan maintenu vers le réussi. M'arrachant de l'effarant dialogue commun, avec délice. Jusqu'à l'enfermement.

Je ne sais pas exactement pourquoi la peinture. Cela aurait pu être le néant ou l'ennui, la castagne ou les dominos. Oh ! Non pas les dominos ! Oh non pas la castagne ! Ce n'est jamais qu'une situation bancale. Tout de même sans grand risque. Ainsi vont les pleutres. La lutte doit être nécessaire. Peindre. Pas bouger, comme un chien devant son maître. Quelques mètres carrés à peine sous mes pieds alors que la vie est immense, les océans si vastes, mon esprit largement dépassé. Juste une petite verticalité, cloué sur place, mes rétines en recherche d'exigence.

Comme les vaches et leurs œils.

Je réfléchis sans cesse. Ça ne m'avance à rien. Navré de m'arpenter sédentaire. Une certaine forme maintenue de couardise. Je m'apprécie difficilement.

Ma vie comme t'elle. Puis c'est tout.

Jean Noël Delalande.