Kogles

Né en 1968, Kogles vit et travaille à Rennes. Artiste autodidacte, il a une formation littéraire (Doctorat de linguistique). Il s'intéresse à la peinture dès son plus jeune âge et s'adonne à la pratique picturale depuis 2008 et expose une première fois à Nancy où il réside alors. 

"Après une thèse en Linguistique générale, où les mots prenaient l'importance de la démonstration argumentative, l'écriture littéraire est venue rappeler que la logique de la cohérence théorique emboîte souvent plus de répétitions de savoirs d'une École de pensée qu'elle ne crée de chemins inconnus à parcourir. Il y a toujours un sillage, mais on ne connaît pas d'avance la route. Il ne faut pas toujours réfléchir pour écrire. On écrit mieux dans le sommeil de la conscience. La poésie le sait. Et la psychanalyse encourage à signifier l'incohérence apparente pour une autre histoire que la répétition. La peinture aussi a son histoire, ses histoires. Ses révolutions symboliques. Ses noms et ses références imposantes et imposées. Pour moi, la peinture a véritablement fait sens quand l'écriture littéraire m'a fait comprendre qu'il n'y a pas à courir après les mots qui s'absentent. Et qu'il y a donc une place pour une autre forme de rêverie qui s'est construite devant des tableaux regardés en silence mais qui me parlaient d'un avenir à saisir. La peinture est physique, psychique. C'est du sport. Elle engage le corps et l'esprit. Il faut faire le vide. Donc moins se concentrer que distraite la logique de la représentation. Il faut être inconscient.e pour peindre. L'imaginaire est si surprenant. Mais c'est surtout le temps de l'horloge qui disparaît. Je crois que je peins d'aussi loin que le monde est vieux. Parce que nos ancêtres, c'est nous. C'est le passé qui se souvient du présent que nous vivons. La modernité n'est alors qu'une autre forme de la préhistoire." Kogles