Présentation

Je suis née le 16 avril 1965 à Antony, de parents français nés en Finlande pour mon père Jean-Pierre Marcillac, et au Vietnam pour ma mère, Jacqueline Binet. Mon père est cardiologue, et ma mère venue en France après 1954, est infirmière. Ils se rencontrent à l'hôpital de Dreux où ils exercent tous les deux au début des années 60. Peu après la naissance de Véronique ma soeur cadette en 1966, la famille s'en va vivre dans le sud de la France, du côté de Grasse.

Véronique et moi grandissons dans un univers privilégié et aimant. En dehors de son travail, notre père est passionné d'art, de voyage, d'aventure. Il écrit, fait de la photo, monte et sonorise des films, joue de la guitare et du piano, sait naviguer sur mer et dans les airs, mais avant tout, il aime la liberté, et emmène régulièrement sa petite famille en vadrouille. Notre mère qui a arrêté de travailler au moment de notre naissance, est très créative elle aussi, notamment dans tout ce qui est décoratif et vestimentaire. En 1972, naît notre soeur Catherine. 

Le 8 février 1973, l'avion, conduit par notre père et dans lequel se trouvent aussi notre mère, et un couple d'amis (les quatre étaient partis ensemble quelques jours), est pris dans une tempête, et s'écrase sur l'Atlas. Il n'y a pas de survivants. 

Le choc est brutal. La vie bascule, et celle d'avant qui semblait paradisiaque, laisse place à une nouvelle, où les repères ont changé du tout au tout. J'ai 7 ans et demi, Véronique 6 ans et demi, et Catherine 10 mois. C'est notre grand-père paternel et son épouse, qui de son côté a deux filles Armelle et Héloïse, qui vont s'occuper de nous désormais. 

Nous finissons par venir habiter à Millau, dans l'Aveyron, d'où est issu notre grand-père. La vie n'est pas toujours facile dans cette famille recomposée avant l'heure, mais on y est créatif. Nous chantons, dansons et montons ou participons à des spectacles. De mon côté, j'invente aussi des histoires, écris, dessine sur tous mes cahiers, inaugure une tradition de carnets, peins, fabrique, etc. La création et l'art sont les moyens que j'ai trouvés pour survivre au crash de l'avion et de mon intériorité. Pendant plusieurs années, je souffre d'énurésie, fais des cauchemars, tombe en syncope de manière pathologique. On me fait subir des examens neurologiques et suivre par une psychanalyste. Mes soeurs m'appellent Natha, plus tard, je choisirai de garder ce nom (sans le h) comme nom d'artiste. 

En 1981 et 1982, je participe à un concours de dessin organisé par la ville, sur le thème de la danse, et obtient successivement le deuxième, puis le premier prix. Je gagne ainsi mon premier chevalet. A l'époque, personne ne me suggère de tenter les Beaux-Arts, moi-même, je n'y pense pas. Ce qui me passionne, ce sont la danse et le théâtre que je pratique, et mon rêve, c'est d'être une artiste du spectacle vivant. Mais je manque de confiance, et aussi, il faut partir, quitter cette maison, tourner la page et vivre enfin ! Mon Bac en poche, j'intègre, sans grande conviction, une école de publicité à Paris. Mais le passé mis à la porte ne se laisse pas si vite oublier. La vie dans la capitale, durant les premières années, est hachurée, chaotique, à la fois pleine de découvertes, d'ouvertures, et de profonds bouleversements intérieurs. La vitalité l'emporte malgré des périodes de perte de sens total, malgré les fantômes qui rôdent.

En pub, je rencontre Philippe Nessler, passionné depuis l'enfance par le cinéma. Ensemble, nous faisons du théâtre et des films, je joue, continue à danser, peins et écris ponctuellement. Après la pub, je m'inscris en faculté où j'obtiendrai une Maîtrise d'Etudes Théâtrales. C'est un temps riche et troublé.

En 1990, je pars seule durant trois mois parcourir le Mexique (où je retrouve mon demi-frère Philippe, issu d'un premier mariage de mon père avec une intellectuelle Alicia Reyes), puis le Brésil. Durant ce voyage initiatique, j'écris et dessine beaucoup. Rentrée de ce périple, je retrouve le futur père de mes enfants avec qui, une ère nouvelle commence. 

Marie naît à Paris en 1991. Cette naissance est une re-naissance. C'est à cette époque que je me remets assidûment à la peinture. Je me prends de passion pour les jouets en bois d'artisans, que je décore avec beaucoup de patience et d'amour. Par ma petite fille et par ces jouets, l'enfance refait surface. Je réalise ainsi des dizaines de pièces uniques qui sont vendus sur des marchés de créateurs. Je gagne peu d'argent au regard du travail réalisé, mais j'apprends beaucoup. Victor naît en 1994 à Vélizy, où la famille a déménagé. Je partage désormais un atelier à Versailles avec Lan Konogan qui est créatrice de mode et mon amie.

En 2000, notre couple se sépare. Cette séparation douloureuse me fait revivre quelque chose de ce qui a été vécu en 1973, et c'est dans la peinture que je vais puiser la force de surmonter cet évènement. Une nouvelle et intense période de travail pictural s'ouvre alors. J'abandonne le jouet, et me met au tableau, utilisant comme support celui que je connais déjà : le bois. J'opte pour une matière brute, une palette chromatique épurée et des formes simples, pour parler d'abandon et de mort. Ce sera la Minéralité avec laquelle j'obtiendrai une médaille d'or à la Triennale d'Art Contemporain de la Défense. 

En 2006, je réalise une grande installation commandée par la municipalité de Vélizy pour le Printemps des Poètes, sur le thème de la ville. Je propose d'incruster du texte poétique dans les matériaux qui font la cité : ciment, pavés, verre, métal. Une vidéo projetée sur les murs est par ailleurs réalisée avec Jean-françois Ballay, poète, écrivain, metteur en scène, cinéaste rencontré en 2004, devenu mon compagnon et avec qui, je réalise plusieurs travaux (vidéo, édition, installation). 

Mais 2006 est surtout le début d'une traversée d'une dizaine d'années sur la question de la Présence/Absence, dont l'Ange m'apparaît comme la figure représentative. Elégies de Duino de Rainer Maria Rilke est une révélation, mais de nombreux autres textes viendront enrichir cette réflexion et cette exploration autour de l'Invisible. Il y est question de mort bien sûr, mais aussi d'apparition, de fantôme, de double. Plus d'une centaine d'oeuvres sera réalisée (peinture, dessins, écrits, vidéos) et exposée en France et en Italie. 

En parallèle dès 2011, un travail sur les Vêtements de quand on était avant est entrepris, dans lequel la thématique de l'enfance s'impose, mais on y trouve aussi celles de la mémoire et du temps qui passe. A partir d'habits anciens prêtés ou de photos, je réalise des sortes de portraits sans visage, empreints d'une certaine mélancolie mais aussi de douceur. Ils seront exposés à Nantes et à Paris. 

Depuis 2016, le verbe et l'écriture qui traversent de manière transversale tout mon travail et sont la preuve du rapport fort que j'entretiens avec le texte, sont revenus au premier plan, avec notamment Paysages avec figures absentes de Philippe Jaccottet, et Les mots du poète aimé qui n'écrit pas.


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Je suis née le 16 avril 1965 à Antony, de parents français nés en Finlande pour mon père Jean-Pierre Marcillac, et au Vietnam pour ma mère, Jacqueline Binet. Mon père est cardiologue, et ma mère venue en France après 1954, est infirmière. Ils se rencontrent à l'hôpital de Dreux où ils exercent tous les deux au début des années 60. Peu après la naissance de Véronique ma soeur cadette en 1966, la famille s'en va vivre dans le sud de la France, du côté de Grasse.

Véronique et moi grandissons dans un univers privilégié et aimant. En dehors de son travail, notre père est passionné d'art, de voyage, d'aventure. Il écrit, fait de la photo, monte et sonorise des films, joue de la guitare et du piano, sait naviguer sur mer et dans les airs, mais avant tout, il aime la liberté, et emmène régulièrement sa petite famille en vadrouille. Notre mère qui a arrêté de travailler au moment de notre naissance, est très créative elle aussi, notamment dans tout ce qui est décoratif et vestimentaire. En 1972, naît notre soeur Catherine. 

Le 8 février 1973, l'avion, conduit par notre père et dans lequel se trouvent aussi notre mère, et un couple d'amis (les quatre étaient partis ensemble quelques jours), est pris dans une tempête, et s'écrase sur l'Atlas. Il n'y a pas de survivants. 

Le choc est brutal. La vie bascule, et celle d'avant qui semblait paradisiaque, laisse place à une nouvelle, où les repères ont changé du tout au tout. J'ai 7 ans et demi, Véronique 6 ans et demi, et Catherine 10 mois. C'est notre grand-père paternel et son épouse, qui de son côté a deux filles Armelle et Héloïse, qui vont s'occuper de nous désormais. 

Nous finissons par venir habiter à Millau, dans l'Aveyron, d'où est issu notre grand-père. La vie n'est pas toujours facile dans cette famille recomposée avant l'heure, mais on y est créatif. Nous chantons, dansons et montons ou participons à des spectacles. De mon côté, j'invente aussi des histoires, écris, dessine sur tous mes cahiers, inaugure une tradition de carnets, peins, fabrique, etc. La création et l'art sont les moyens que j'ai trouvés pour survivre au crash de l'avion et de mon intériorité. Pendant plusieurs années, je souffre d'énurésie, fais des cauchemars, tombe en syncope de manière pathologique. On me fait subir des examens neurologiques et suivre par une psychanalyste. Mes soeurs m'appellent Natha, plus tard, je choisirai de garder ce nom (sans le h) comme nom d'artiste. 

En 1981 et 1982, je participe à un concours de dessin organisé par la ville, sur le thème de la danse, et obtient successivement le deuxième, puis le premier prix. Je gagne ainsi mon premier chevalet. A l'époque, personne ne me suggère de tenter les Beaux-Arts, moi-même, je n'y pense pas. Ce qui me passionne, ce sont la danse et le théâtre que je pratique, et mon rêve, c'est d'être une artiste du spectacle vivant. Mais je manque de confiance, et aussi, il faut partir, quitter cette maison, tourner la page et vivre enfin ! Mon Bac en poche, j'intègre, sans grande conviction, une école de publicité à Paris. Mais le passé mis à la porte ne se laisse pas si vite oublier. La vie dans la capitale, durant les premières années, est hachurée, chaotique, à la fois pleine de découvertes, d'ouvertures, et de profonds bouleversements intérieurs. La vitalité l'emporte malgré des périodes de perte de sens total, malgré les fantômes qui rôdent.

En pub, je rencontre Philippe Nessler, passionné depuis l'enfance par le cinéma. Ensemble, nous faisons du théâtre et des films, je joue, continue à danser, peins et écris ponctuellement. Après la pub, je m'inscris en faculté où j'obtiendrai une Maîtrise d'Etudes Théâtrales. C'est un temps riche et troublé.

En 1990, je pars seule durant trois mois parcourir le Mexique (où je retrouve mon demi-frère Philippe, issu d'un premier mariage de mon père avec une intellectuelle Alicia Reyes), puis le Brésil. Durant ce voyage initiatique, j'écris et dessine beaucoup. Rentrée de ce périple, je retrouve le futur père de mes enfants avec qui, une ère nouvelle commence. 

Marie naît à Paris en 1991. Cette naissance est une re-naissance. C'est à cette époque que je me remets assidûment à la peinture. Je me prends de passion pour les jouets en bois d'artisans, que je décore avec beaucoup de patience et d'amour. Par ma petite fille et par ces jouets, l'enfance refait surface. Je réalise ainsi des dizaines de pièces uniques qui sont vendus sur des marchés de créateurs. Je gagne peu d'argent au regard du travail réalisé, mais j'apprends beaucoup. Victor naît en 1994 à Vélizy, où la famille a déménagé. Je partage désormais un atelier à Versailles avec Lan Konogan qui est créatrice de mode et mon amie.

En 2000, notre couple se sépare. Cette séparation douloureuse me fait revivre quelque chose de ce qui a été vécu en 1973, et c'est dans la peinture que je vais puiser la force de surmonter cet évènement. Une nouvelle et intense période de travail pictural s'ouvre alors. J'abandonne le jouet, et me met au tableau, utilisant comme support celui que je connais déjà : le bois. J'opte pour une matière brute, une palette chromatique épurée et des formes simples, pour parler d'abandon et de mort. Ce sera la Minéralité avec laquelle j'obtiendrai une médaille d'or à la Triennale d'Art Contemporain de la Défense. 

En 2006, je réalise une grande installation commandée par la municipalité de Vélizy pour le Printemps des Poètes, sur le thème de la ville. Je propose d'incruster du texte poétique dans les matériaux qui font la cité : ciment, pavés, verre, métal. Une vidéo projetée sur les murs est par ailleurs réalisée avec Jean-françois Ballay, poète, écrivain, metteur en scène, cinéaste rencontré en 2004, devenu mon compagnon et avec qui, je réalise plusieurs travaux (vidéo, édition, installation). 

Mais 2006 est surtout le début d'une traversée d'une dizaine d'années sur la question de la Présence/Absence, dont l'Ange m'apparaît comme la figure représentative. Elégies de Duino de Rainer Maria Rilke est une révélation, mais de nombreux autres textes viendront enrichir cette réflexion et cette exploration autour de l'Invisible. Il y est question de mort bien sûr, mais aussi d'apparition, de fantôme, de double. Plus d'une centaine d'oeuvres sera réalisée (peinture, dessins, écrits, vidéos) et exposée en France et en Italie. 

En parallèle dès 2011, un travail sur les Vêtements de quand on était avant est entrepris, dans lequel la thématique de l'enfance s'impose, mais on y trouve aussi celles de la mémoire et du temps qui passe. A partir d'habits anciens prêtés ou de photos, je réalise des sortes de portraits sans visage, empreints d'une certaine mélancolie mais aussi de douceur. Ils seront exposés à Nantes et à Paris. 

Depuis 2016, le verbe et l'écriture qui traversent de manière transversale tout mon travail et sont la preuve du rapport fort que j'entretiens avec le texte, sont revenus au premier plan, avec notamment Paysages avec figures absentes de Philippe Jaccottet, et Les mots du poète aimé qui n'écrit pas.

Quand est né(e) Nata Marcillac ?

L'année de naissance de l'artiste est : 1965