Vera Szekely

Vera Székely est née Harsányi en 1919 à Piešťany en Slovaquie, son père est ingénieur inventeur. Dans l'esprit du Bauhaus, Vera excelle comme Sculpteure, Urbaniste, architecte d'intérieur et créatrice d'œuvres d'art pour des églises et des espaces urbains, Créatrice d'installations monumentales, d'art textile, peintre, céramiste, vitrailliste, mosaïste, lissière d'art. Vers l'âge de 13 ans elle intègre l'atelier d'Hanna Dallos aux Arts Décoratifs de Budapest, Hanna d'une grande érudition restera son guide artistique et spirituel et elles demeureront unies comme dans une nouvelle filiation. Vera lui est présentée par Gitta Mallasz, des Arts Déco de 1923, entraîneuse de Vera qui est sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Munich en 1936. En 1940, Vera part étudier à l'école du célèbre graphiste, Paul Colin, boulevard Malesherbes à Paris. Mais la mort de son père, l'oblige à retourner à Budapest dans une école d'art privée "L'Atelier". Dès 1943 Hanna Dallos, qui loge Vera à Budapest, fait lire à Vera, les premières pages de ce qu'elle nomme "Dialogues avec l'ange", carnet noir qui au fil du temps transcrit 88 entretiens de juin 1943 à novembre 1944, et dont seront témoins les artistes juifs Lili Strausz, Joseph Kreutzer et Gitta Mallasz, catholique, seule rescapée des "Nyilas" nazis, réfugiée en France en 1960, qui le publie en 1977, livre spirituel mondialement connu depuis. 

En avril 1945 la Hongrie est occupée par les Soviétiques. Vera fuit en Autriche et s'y marie en 1945 avec un étudiant hongrois de "L'Atelier". En 1947, artiste confirmée, elle obtient l'asile politique en France. Paul Colin, directeur de son école, l'aide à se loger à Paris avec son mari. Un fonctionnaire hongrois Borderie se joint à eux, ils signent leur art à trois sous le sigle : SZB, le nom de famille de Vera Harsányi est gommé. 1947 Exposition France Hongrie Galerie de Bussy, Paris, Comité Braque, Matisse, Villon. 1950 Galerie Maxime Old 1952 à 1956 Galerie MAI, Paris. 1954 Médaille d'or à la Triennale de Milan. 1956 Elle donne la vie à son fils Martin 1957 Fin du collectif SZB 1970 Elle se sépare de son époux, son fils a 24 ans. Elle est libre. Son art revivifié solide ancré dans la matière s'envole aérien. 

Elle obtient de nombreux Solo Shows nationaux et internationaux notamment : 1969 1979 Dans une période historique où les Maisons de la Culture sont des grands centres d'expositions internationales 1969 Maison de la Culture d'Orléans 1979 Maison de la Culture d'Amiens 1982 Le Parvis, Scène Nationale Tarbes. 

Solo Shows et Installations monumentales : 1978 Sculptures monumentales de toiles suspendues Centre d'art de Saint Brieux 1981 Xe Biennale Lausanne, Suisse, Bordeaux Entrepôt Lainé, Festival d'Architecture, Nice. 1982 Musée Beaubourg Pompidou, Paris Fondation Claude Nicolas Ledoux, Arc et Senan, Centre Art Contemporain Saint Brieuc Musée d'art Konsthall, Lund, Suède 1983 Maison de la Culture Rennes Musée Kulturhuset, Stockolm, Suède 1984 Palais de la Culture du Mans 1985 Musée Arts Décoratifs, Paris. 1985-1986 Exposition de 6 mois Musée d'Art Moderne de Paris avec catalogue Textes Danielle Molinari, historienne de l'art, conservatrice générale patrimoine. Bernadette Contensou, Inspecteur général des musées. 

Pour la série des Boites Autels en bois, exposées au Musée d'Art Moderne de Paris, Nevelson et Vera, créeront sans jamais se rencontrer ou subir une quelconque influence si ce n'est l'osmose et la transfiguration du cultuel et de la culture architecturale et artistique Est Ouest. Si l'ukrainienne Louise Nevelson fuira l'Est et se réfugiera tout comme Vera Szekely à l'Ouest, la période historique et différente et la qualité de l'art de Vera à nul autre pareil, ne bénéficiera pas du marché de l'art dynamique américain quand l'Etat français achètera Nevelson dès 1968. Par ailleurs si Nevelson creusera un unique sillon, répétitif, avec ses boîtes, plus faciles à reconnaître, Vera Székely, cherche, d'innove, excelle dans plusieurs domaines en suivant les chemins d'Hanna et du Dialogues avec l'Ange. En étudiant sa biographie on constate qu'elle apportera la lumière et le savoir à son mari, mais qu'il sera seul à se mettre sous le feu des projecteurs médiatiques et institutionnels. L'aura artistique de Véra souffrira indéniablement de l'emprise de son mari Pierre, toujours mis dans la lumière aux dépens de l'œuvre immense et profonde de Vera. Porter le nom SZB ou celui de son mari au lieu du sien, Harsányi, sera un fardeau de plus, et un oubli de plus, malgré sa lumière.