Albert Oehlen

Albert Oehlen est un peintre néo-expressionniste allemand né à Krefeld en 1954. Il vit et travaille aujourd'hui à Bühler.

Albert Oehlen étudie à l'Ecole des Beaux-Arts de Hambourg. C'est une période charnière dans sa construction artistique, fructueuse et riche. Entouré d'un groupe d'amis, il peint sans relâche, découvre, projette, planifie. La synergie du groupe lui permet d'intensifier sa production artistique personnelle, mais aussi collective, notamment avec Martin Kippenberger. Ensemble, ils osent aller plus loin, et repoussent leurs limites. Ils font partie d'une certaine génération d'artistes étudiants portant un regard très critique sur la peinture de l'époque. Selon Oehlen, cette période artistique était absolument désastreuse, les toiles étaient mal faites et ridicules, pauvres et sans intérêt. L'artiste se positionne alors à contre-courant de la tendance, n'utilisant que des couleurs sombres, des textures huileuses, et déformant les traits afin qu'ils aient l'air « mal peints ». Au début de sa carrière, son style est catégorique, sans nuance. Désormais, le peintre adoucit le geste, faisant apparaître çà et là des éléments figuratifs, favorisant les tons clairs et les couleurs.

La force contestatrice d'Albert Oehlen lui vaut d'être associer au « Bad painting », mouvement né aux Etats-Unis et se positionnant à l'encontre de l'art traditionnel et conventionnel des années 1970. Ce mouvement artistique est désigné en Allemagne par le terme « Nouveaux Fauves ». On parle également de « trans-avant-garde » en Italie, et de « figuration libre » en France. Ces différentes étiquettes cachent toutes la même idée : contester les contraintes trop nombreuses et les conventions de l'art moderne des années 1970, qui apparaissent ostentatoires et pompeuses. Albert Oehlen se qualifie lui-même d'héritier du modernisme. La figuration retrouve une place au cœur de la toile, et se juxtapose aux éléments abstraits. Le clivage entre abstraction pure et figuration est dépassé. Les Nouveaux Fauves pallient le manque d'enracinement au réel caractéristique de l'art moderne par un retour aux émotions subjectifs, aux formes et à la matérialité. C'est dans cette veine post-modernisme que s'inscrit le travail actuel du talentueux Albert Oehlen, figure incontournable de la scène contemporaine allemande.

Artiste reconnu sur le scène européenne, Oehlen a exposé au musée d'Art moderne de Paris en 2009, au New Museum of Contemporary art de New-York, au musée Guggenheim de Bilbao et bien d'autres.

La renommée d'Albert Oehlen se traduit par une côte conséquente sur le marché de l'art. En 2017, il est classé parmi les neuf artistes allemands du top 100 des ventes mondiales. La même année, son œuvre « Selbstportät mit Palette » est adjugée chez Christie's à Londres pour un montant de £2 965 000.