Sur rendez vous uniquement.
Confirmation @
[email protected]
+33787298701
//
C'est l'hiver, c'est le temps de l'introspection. Cette exposition présente la dernière série d'oeuvres de Manon Couse. Cette jeune artiste plasticienne et photographe s'intéresse avant tout à la condition humaine, hors de tout anecdotisme, par des dimensions que sont l’enfance, le temps, le féminin, le masculin, la sexualité, et la foi. Ce sont selon elle des questions qu'il appartient à chaque génération de retraiter, et dont le être présent doit dialoguer avec les idea d’antan, aussi bien esthétiquement qu’iconographiquement.
Cette série de collages, qui tend à enfermer ses sujets nus dans un espace cosmique rendant le spectateur voyeur à la façon d'un Balthus, s'inscrit dans un travail plus large sur le Féminin et la question du genre que l'artiste n'a pas fini d'explorer.
A travers l’étude de la Renaissance italienne et sa mise en rapport avec l'art contemporain, Manon Couse tente de définir une constance archétypale de l'idéal féminin. Aux XVème et XVIème siècles, la femme se trouve divinisée et adorée dans des rôles prédéfinis, incarnant respectivement beauté physique et beauté morale. La cohabitation entre Christianisme et Néoplatonisme attribue à deux figures majeures du féminin ces rôles distinctifs: la déesse Vénus et la Vierge Marie.
Aristote défini la perfection dans ses Métaphysiques : "est parfait ce qui est complet, ce qui est bon au point que rien ne soit meilleur, ou ce qui a accompli son destin". Ces deux figures sont alors les archétypes respectifs de la forme du corps féminin (ce qui est bon au point que rien ne soit meilleur) et de sa fonction (ce qui a accompli son destin). Ce qui est complet ne serait-il alors pas, comme l'exprime si bien Umberto Eco, la beauté sensible vecteur de la beauté ultrasensible ? Manon Couse a donc souhaité unir ces deux archétypes en un unique idéal. Le féminin devient presque un paradoxe, l’union de deux opposés finalement complémentaires.
Cette dernière série présente des femmes, des filles, fortes, faibles, amoureuses ou aimées, vives ou éteintes, profondes ou pas, impersonnelles ou uniques. Ainsi, l'artiste se questionne : " femme, qui suis-je ? Un
objet de désir ou une personne qui désire ? Une puissance créatrice ou une puissance créée ? Suis-je passive ou active ? Comment ne pas s’interroger dans un monde sexué qui semble se défaire ? Et parce que femme, je suis révolutionnée, je me demande qui tu es, toi, homme ?"
La série se termine en effet sur un nu masculin portant un regard amoureux sur la femme, et figurant Mapplethorpe, rendant ainsi un plus vaste hommage à la photographie de nu, perpétuant la puissance de l'aura artistique.