Le digital révolutionne complètement tous les aspects de nos modes de vie et l’art n’échappe pas à la tendance. L’art numérique devient un genre artistique à part entière à partir des années 60. Il recouvre de nombreuses catégories de création qui se servent du langage numérique pour exister (“réalité virtuelle”, “art interactif”, “réalité augmentée”…).
D’une part, la diffusion des oeuvres se trouve chamboulée. Aujourd’hui un jeune artiste peut faire connaître son travail et le partager au plus grand nombre d’un simple clic. Plus besoin d’être approuvé et d’attendre d’avoir des expositions pour pouvoir montrer son travail. Le jeune peintre, sculpteur ou graveur peut même présenter son processus de création en live et laisser les internautes commenter et participer au résultat final.
L’artiste chinois Ai Wei Wei est par exemple très présent sur les réseaux sociaux et son blog notamment lui sert véritablement de tribune. Opposant au régime et au parti en place, le numérique lui donne une voix et limite la censure qu’il subit sur le sol de son pays.
Aussi, plus que son moyen de diffusion, l’essence même de l’oeuvre finale est modifiée. On ne travaille plus en 2D ou même en 3D, le numérique décuple les possibilités et donne vie à des installations interactives voire intelligentes grâce à la technologie en constante évolution.
On parle d’artistes numériques pour qualifier les précurseurs qui se sont appropriés les codes digital en innovant dans les supports de création les premiers (comme Erkki Kurenniemi, David Rokeby, Laurent Mignonneau…).
Ils ont ouvert la voie à de nombreux collectifs qui ne cessent de se multiplier, imaginant toujours de nouvelles possibilités en terme d’oeuvres d’art. Preuve de la solidité et de la pérennité de l’art numérique, les installations nées dans cette mouvance entrent même dans les musées d’art moderne et contemporain les plus prestigieux : la Tate, Le Palais de Tokyo…
À Paris, en 2018, plusieurs expositions ont ainsi bouleversé notre façon de contempler des oeuvres d’art. D’un côté, le collectif protéiforme teamLab propose une installation immersive, au-delà de l’art, de la science et de la technologie. Les déplacements des spectateurs permettent aux tableaux d’évoluer par l’intermédiaire de capteurs sensoriels placés dans toute la pièce. L’atelier des Lumières accueillait aussi un nouveau genre d’expérience : les chefs d’oeuvres de Klimt à redécouvrir en format géant projeté sur les murs et se développant dans toute la salle…
De façon similaire à tous les supports créatifs, l’édition a beaucoup changé au cours du temps. Elle naît avec l’imprimerie et se développe au gré des prouesses technologiques et des mouvements artistiques, mais l’impression digitale révolutionne véritablement celle-ci. L'impression digitale est une technique de reproduction permettant d'imprimer des images directement depuis des données informatiques. Comme dans tous les domaines, le digital accélère tout. Les artistes peuvent travailler très vite, et imprimer en grande série pour diffuser au plus grand nombre. Les supports d’impressions sont très divers et la taille importe peu. Par exemple, Patrick Bérubé affectionne particulièrement l’impression grand format.
Plus intéressant encore, l’impression numérique permet de créer, de faire des montages, de détourner des images sans même savoir dessiner!