Florence Cocozza a fondé son agence de conseil artistique en 2016. Son objectif est de décloisonner les frontières et de proposer aux artistes, aux particuliers, aux entreprises et aux professionnels de l'immobilier de nouvelles alternatives pour appréhender l'art et son marché. Sensible à l'importance croissante du numérique dans le monde de l'art, elle soutient et valorise les artistes en leur offrant un espace d'exposition virtuel et communique au plus grand nombre via un magazine en ligne. Découvrez son approche du marché de l'art et ses conseils.

1. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre carrière ?

Je suis diplômée d'un master commerce et marché de l'art à l'Icart. La dernière année, j'ai eu la chance de partir étudier à New York où j'ai réalisé un stage inoubliable chez Christie's. En revenant à Paris, j'ai commencé ma carrière à la galerie Perrotin où je suis restée 6 ans, une expérience passionnante et exigeante qui m'a beaucoup appris. 

J'ai toujours voulu être entrepreneuse, je me suis donc lancée tout de suite après la galerie Perrotin avec l'envie tenace de créer un concept qui me ressemblait. J'ai donc créé l'agence Florence Cocozza qui regroupe une famille de talents artistiques à qui je propose un espace d'exposition virtuel et des expositions physiques adaptées à leurs projets. Puis dans un second temps, j'ai créé Cocozza Advisory, une société de conseil artistique dédiée aux entreprises et aux professionnels de l'immobilier pour les accompagner dans leurs acquisitions d'oeuvres d'art et leurs programmations artistiques in situ.

2. Qu'est ce qui vous a donné envie de créer l'agence Florence Cocozza ?

Je réfléchis au concept depuis 2011, encore aujourd'hui je pense constamment aux diverses formes qu'elle pourrait prendre, elle fera d'ailleurs peau neuve à la rentrée 2020.

Elle est née d'une envie de démocratiser l'art, de décloisonner les frontières et de proposer aux artistes, aux particuliers et aux entreprises de nouvelles alternatives pour appréhender l'art et son marché.

3. Quel est votre médium de prédilection, peinture, photo, sculpture ?

J'aime particulièrement l'art conceptuel où l'idée prime sur le médium mais si je devais choisir, il s'agirait de la peinture et la sculpture. Je suis également passionnée par les artistes qui créent des expériences immersives. L'art digital me fascine.

4. Vous souvenez-vous de la première oeuvre que vous avez acquise ?

L'acquisition d'une première œuvre est toujours très émouvante et symbolique. Je collectionne depuis peu, je n'en ressentais pas l'envie lorsque je travaillais en galerie. Je me suis rattrapée depuis, et ma première acquisition est un dessin de Claire Tabouret. 

5. Y a t il des artistes contemporains émergents qu'il faut collectionner maintenant selon vous ?

Ma réponse dépendra du collectionneur. Il y a des collectionneurs plus aventuriers et d'autres qui souhaitent pouvoir vivre avec les oeuvres.

6. Est -ce que l'on souhaite prendre des risques en soutenant une artiste émergente comme Agata Ingerden qui produit des installations saisissantes mais sera difficile à exposer dans un intérieur ? Ou est-ce que l'on souhaite s'offrir une oeuvre avec laquelle on pourra vivre au quotidien comme les peintures d'Alex Forton ou de Vivian Greven ?

Je préfère donc "inviter" à suivre le travail d'un artiste plutôt que de me prononcer sur "l'artiste qu'il faut collectionner maintenant".

Actuellement je suis beaucoup le travail de Prune Nourry, qui n'est plus vraiment une artiste émergente mais qui a un travail passionnant et que l'on peut découvrir à la galerie Templon. Je pense également à Sarah Meyohas et Dorian Gaudin à la galerie Pact, Alex Forton et Przemek Pyszczek à la galerie Derouillon, Oli Ep découvert à la galerie Sémiose, mais aussi les oeuvres de Guy Yanai, Hassan Hajjaj, Zsofia Keresztes, Zoé Paul etc.

7. Un conseil pour un particulier qui souhaite débuter une collection d'art ?

Écouter son intuition et ne pas avoir peur d'affirmer ses goûts tout en essayant de garder une cohérence dans ses choix. Il faut aussi se renseigner sur le parcours de l'artiste et sa présence institutionnelle pour un choix plus sûr. 

8. On a vu sur votre Instagram que vous voyagez beaucoup serait-ce un conseil que vous pourriez donner aux artistes, de voyager ?

Voyager est une source inépuisable d'inspiration et une nécessité pour exercer correctement mon métier. Je le conseille vivement aux professionnels du marché, quant aux artistes, je ne me permets pas de les orienter, ils ont tous une façon particulière de s'inspirer qu'il s'agisse de voyages, de musique, du cinéma ou de littérature.

9. Nous sommes curieux, à quoi ressemble votre salon ?

Une belle vue sur Montmartre,  une sculpture d'Elizabeth Jaeger, une peinture de Guy Yanai, une oeuvre au plafond de Quentin Lefranc. Et dans la bibliothèque murale: des éditions de Maurizio Cattelan, ses fameux Toiletpaper Magazine, une édition de Jean-Michel Othoniel, des livres d'art sur Dora Maar, Alexandre Calder, Prune Nourry, Xavier Veilhan, Guy Yanai, les interviews d'Andy Warhol ... et enfin, beaucoup de plantes !